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Les étudiants de l’Inalco se mobilisent pour leur bibliothèque

Par Delphine Dauvergne, publié le 30 avril 2014
1 min

Les étudiants de l’Inalco (Institut national des langues et civilisations orientales) sont en colère. La Bulac, une bibliothèque spécialisée dans les ouvrages orientalistes, est monopolisée par les étudiants des autres filières. Comme ils n’ont plus accès à ce lieu d’études, pourtant situé dans leur bâtiment, ils ont décidé d’exprimer leur ras-le-bol par un sitting, lundi 28 avril 2014.

Les étudiants de l’Inalco se mobilisent pour leur bibliothèque // © Géraldine DauvergnesLes élèves de l'Inalco expriment leur ras-le-bol avec un sitting à la Bulac. // © Delphine Dauvergne

Après une heure de sitting dans le hall de la Bulac (bibliothèque universitaire des langues et civilisations) à travailler leurs cours, une centaine d'étudiants de l'Inalco (Institut national des langues et civilisations orientales) se lève pour défiler silencieusement. Avec leur pancarte, "Les orientalistes par terre", ils veulent dénoncer leurs conditions d'études. La Bulac, ouverte depuis fin 2011 dans le même bâtiment que l'Inalco, est accessible à tous. Conséquence : cette bibliothèque spécialisée dans les ouvrages orientalistes est sans cesse prise d'assaut par les étudiants d'autres filières, notamment ceux de médecine. Et les orientalistes n'ont d'autre choix que d'étudier à la cafétéria. "Cette bibliothèque est un lieu privilégié pour les études de langues. Il faut donner la priorité aux orientalistes, même à ceux d'autres facs", estime Juliette, 19 ans, en L2 de japonais. Benjamin, qui étudie le persan, partage le même avis : "Nous avons besoin de ces livres, d'avoir de l'espace pour les consulter sur place, notamment lorsqu'il s'agit de vieux manuscrits".

Des horaires larges qui séduisent

La Bulac présente bien des atouts. En premier lieu : ses horaires d'ouverture, de 10 h à 22 h. "Les autres bibliothèques sont fermées pendant le week-end et, pendant les vacances, je n'ai pas envie de travailler chez moi : il y a trop de distractions", se justifie Nina, 19 ans, étudiante en première année de médecine à Paris 5. "Elle est agréable, silencieuse, avec des bureaux bien isolés, ouverte pendant de larges créneaux et bien située géographiquement", vante Samuel, 19 ans, en deuxième année de prépa au lycée Hélène-Boucher. "Je comprends cependant les étudiants de l'Inalco, notamment lorsqu'ils voient que toutes les places sont réservées. Il faudrait peut-être créer deux espaces différents pour les deux publics", suggère-t-il. Autre avantage : il n'y a pas la queue à l'ouverture...

Les étudiants de l’Inalco se mobilisent pour leur bibliothèque // © Géraldine DauvergneCertains élèves n'ont d'autre choix que d'aller étudier à la cafétéria de l'Inalco. // © Delphine Dauvergne

Les orientalistes réclament leur accès aux livres

Les étudiants se plaignent depuis 2012 de cette situation qui ne cesse d'empirer. En décembre 2012, une pétition avait déjà recueilli 1.500 signatures. Avec le changement de direction de l'Inalco, en mars 2013, la présidence a pris conscience du problème. Un comité des lecteurs de la Bulac, composé d'étudiants et d'enseignants, a commencé à échanger avec les instances de la bibliothèque et de l'Inalco dès juin 2013. Seules de petites mesures ont été prises pour l'instant. Par exemple, les étudiants en M1 pourront réserver des places, comme ceux en M2. Des ouvrages usuels (comme des dictionnaires) supplémentaires ont également été achetés et un accès aux sources électroniques de la Bulac a été mis en place. "C'est insuffisant ! De plus, le développement de l'accès à distance pour les orientalistes est paradoxal car les étudiants en médecine étudient, eux, leurs propres ressources en ligne quand ils sont à la Bulac", conteste l'une des enseignants de l'Inalco, eux-mêmes concernés par le manque de places.

Une mobilisation amenée à durer

Une réunion entre la direction de la Bulac et les représentants enseignants et étudiants aura lieu vendredi 2 mai 2014. Parmi les solutions proposées par les mobilisés, on trouve l'inscription avec justification ou encore un accès réservé aux étudiants de l'Inalco pendant les périodes de partiels. Mais la région Ile-de-France participe au financement de la bibliothèque, de même que l'Inalco et huit autres institutions (Paris 1, 3, 7, EFEO, EHESS). Il paraît donc difficile d'en limiter l'accès... "Si nous ne sommes pas entendus, nous passerons à l'étape supérieure de la mobilisation, avec des blocages filtrants à l'entrée de la bibliothèque", menace Henri, étudiant en arabe et persan, siégeant au conseil d'administration de l'Inalco.

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