Bac 2016 : triche ou pas triche en physique-chimie et SVT ?
Les épreuves expérimentales de physique-chimie et de SVT se sont déroulées du 23 mai au 3 juin 2016. Alors que plane une suspicion de fraude à Nice, leur organisation est remise en question par une association de professeurs : elle serait à l'origine d'inégalités entre les candidats.
Chaque année, les épreuves expérimentales de physique-chimie et de SVT (sciences de la vie et de la Terre) en terminale S – qui valent 4 points sur 20 dans la note du bac – se déroulent en amont des épreuves terminales. Elles courent sur deux semaines, de fin mai à début juin. Cette année, le calendrier a été perturbé – des épreuves ont été reportées, d'autres avancées – à cause des inondations. Chaque lycéen passe ces travaux pratiques dans son établissement, mais les sujets proposés sont identiques partout.
Pour certains élèves et professeurs, cette organisation pourrait avantager les candidats qui passent les épreuves en dernier car ils auraient facilement accès aux sujets tombés précédemment. Alors, réelle triche ou simple "information" ? En 2016, le débat est de nouveau ouvert.
Une suspicion de fraude à Nice
Sur le forum TI-Planet ou sur Facebook de nombreux messages "d’entraide" sont postés par les lycéens. Certains communiquent ainsi leurs sujets ou décrivent les manipulations à ceux qui n’ont pas encore passé l’examen. Mais, début juin, un lycéen de Nice s'est fait prendre la main dans le sac par un professeur alors qu'il était train de consulter une fiche sauvegardée dans sa calculatrice graphique. Le rectorat de Nice a confirmé à l'Etudiant "une suspicion de fraude sur une épreuve d'ECE" et qu'un "dossier était en cours d'instruction" par ses services. Les sanctions allant du blâme à l’interdiction de participer à tout examen, la triche peut être cher payée pour quelques informations...
Pour mettre fin au débat – et aux inégalités entre les élèves –, l’APBG (Association des professeurs de biologie et géologie) propose que tous les lycées passent les épreuves en même temps.
Triche ou pas triche ?
Quelles sont les chances de tirer au sort un sujet déjà tombé à l'examen ? Chaque année, le ministère de l'Éducation nationale choisit 25 situations d’évaluation parmi toutes celles au programme (par exemple, réaliser une dilution, utiliser un tableur-grapheur ou mesurer une masse) pour chacune des deux matières, physique-chimie et SVT. Puis, dans chaque lycée, les professeurs piochent plusieurs d'entre elles en fonction de l’apprentissage des élèves et des équipements. Enfin, les élèves tirent au sort leur sujet avant de commencer l’épreuve. "Ce qui rend très aléatoire la possibilité de tomber sur un sujet qui aurait fuité", estime Marie Melet, au ministère de l’Éducation nationale.
D'autre part, le but de cette épreuve est d’évaluer les techniques de manipulation de l’élève et non ses connaissances. Ainsi, connaître les sujets choisis n'est pas d’une grande aide pour ceux qui planchent dessus en dernier. En terminale S, Gabrielle a passé ces épreuves et résume : "On pouvait tomber sur n’importe quel TP fait pendant l’année. L’épreuve était une copie conforme de ce qu’on avait fait en classe. Donc l’information, on l’avait déjà." Cela réduit juste le champ des manipulations à réviser.