Bac STL 2019 : nos pronostics en enseignement spécifique à la spécialité biotechnologies
Candidats au bac STL 2019, à quoi vous attendre pour l'épreuve de biotechnologies ? Nous avons demandé l'avis d’enseignants pour vous aider à organiser vos révisions.
Les sujets les plus probables
En 2018, c’est un sujet au contexte médical qui a été proposé. Autour d’une pathologie rénale, avec diagnostic et recherche de traitement. L’année d’avant, il était question du virus Zika. "En 2018, le sujet était intéressant parce qu’il balayait plusieurs parties du programme : enzymologie, immunologie, traitements antimicrobiens.... Il n’y avait pas que des notions de terminale, mais aussi des éléments de première, comme l’étude de milieu pour une identification bactérienne", débriefe Julie Alves, enseignante au lycée Léopold-Sédar-Senghor à Evreux.
Pour 2019, difficile de prédire si l’adage "jamais deux sans trois" fonctionnera. Les concepteurs pourraient très bien opter pour une problématique industrielle ou environnementale. "Pourquoi pas quelque chose autour de la fabrication d’une bière, qui permettrait d’aborder plusieurs notions au programme ?", s’interroge la professeure. On pourrait alors avoir le choix d’une souche, mener une étude de croissance, balayer les étapes de fermentation et de pasteurisation, ce qui permettrait d’évoquer les traitements thermiques, antimicrobiens, puis d’arriver au contrôle du produit fini et de déterminer la teneur en éthanol du breuvage ! "C’est vraiment une épreuve où on ne peut pas faire d’impasse", soutient Julie Alves.
Il faut s’attendre à emprunter au chapitre analyse microbiologique d’un produit polymicrobien. Les candidats doivent par exemple maîtriser les plans à deux ou trois classes lorsqu’on parle de diagramme de décision ; être capables d’isoler une souche d’un produit, de l’analyser et de dire si le résultat est satisfaisant, acceptable, ou non satisfaisant ; être en mesure d’exploiter les résultats de dénombrement d'une unité d'échantillonnage… Il est facile de relier ce sujet à de l’initiation à la biologie moléculaire et au génie génétique, elle même facilement associable à de l’enzymologie.
Le jour J, les candidats pourraient alors très bien se confronter à un ADN qu’il faudrait extraire et purifier, ou à l’analyse de résultats après la mise en œuvre d’une APC (amplification par polymérisation en chaîne) Attention ici à bien maîtriser le vocabulaire : électrophorèse, APC, séquences nucléotidiques et peptidiques… "Je conseille aux candidats de prendre connaissance du sujet dans sa globalité avant de commencer à répondre. Ils doivent voir là où les concepteurs veulent les emmener", intervient un enseignant de l’académie de Nantes.
Autre grand favori des concepteurs, la préparation et l’analyse biochimique des produits biologiques. Les lycéens doivent s’attendre à mobiliser les connaissances de cette partie relatives aux méthodes de séparation, de fractionnement et de dosage. Les candidats doivent faire preuve d’analyse, de réflexion pour évaluer des résultats d’électrophorèse, de chromatographie ou de spectrophotométrie par exemple.
L’enzymologie tombe aussi régulièrement. C’est une grosse partie du programme de terminale "et les élèves ont souvent plus de difficultés à l’exploiter", a remarqué le professeur de l’académie de Nantes.
Elle est souvent déclinée via des kits enzymatiques qui permettent le dosage de certaines molécules. Vitesse de réaction, méthode cinétique, courbe de Michaelis-Menten, pH, activité catalytique… font partie des termes à connaître.
"Je conseille aux élèves de rependre les courbes vues pendants l’année afin de les réétudier et de redéfinir les types d’actions à mettre en place", conclut le professeur ligérien.
Pensez à réviser aussi
Les bacheliers doivent avoir l’œil sur l’actualité, susceptible d’inspirer les concepteurs. Le scandale Lactalis ferait ainsi un bon sujet de biotechnologies, d’après Julie Alves. Car là encore il permettrait d’aborder de nombreuses étapes vues en cours.
Si on décortique le programme, attention à la croissance microbienne. Si on peut facilement retrouver ce chapitre, très visuel, en activité technologique pour l’évaluation des compétences expérimentales, il peut aussi se décliner à l’écrit. Ce qui ne devrait pas poser problème car, d’après les professeurs, les élèves aiment plutôt bien cette partie, dans laquelle ils apprennent notamment à mettre en œuvre des suivis de croissance et à exploiter des courbes.
"Je conseille à mes élèves de reprendre les fiches de révision qu’ils construisent en autonomie et qui rassemblent les points essentiels", souffle Julie Alves. Le jour J, l’enseignante propose de construire un tableau à trois colonnes, au brouillon. Pour chaque document, ils s’obligent alors à observer, interpréter et conclure. "Ils sautent parfois de la colonne 1 à la 3, sans passer par l’interprétation", regrette-t-elle.
Les sujets les moins probables
Les annales le démontrent : "Contrairement au monde procaryote, le monde eucaryote revient moins souvent dans les copies, mais il n’en n’est pas pour le moins absent", nuance l’enseignant de l’académie de Nantes.
Attention toutefois à ne pas le négliger donc, car lorsqu’on parle des levures et des moisissures, on peut toucher à beaucoup de choses. "Si, via les moisissures, on évoque la production d’un bioproduit, on peut faire un pont vers le chapitre qui porte sur la croissance, donc c’est faisable !", assure Julie Alves.
Enfin, si les parties d’enzymologie appliquée reviennent régulièrement, il est peu probable que les candidats soient interrogés sur la sensibilité aux effecteurs.
Le tableau ci-dessous recense le nombre de fois où chaque notion du programme a été abordée dans les sujets depuis 2013. La colonne de gauche indique les pronostics de l'Etudiant pour 2019. À noter que certains sujets peuvent faire appel à plusieurs thèmes.
L’épreuve en bref
Elle dure quatre heures et elle est affectée d’un coefficient 8. L’examen comporte deux sous épreuves indépendantes, distribuées en même temps : la chimie biochimie sciences du vivant et la spécialité (biotechnologies ou sciences physiques et chimiques en laboratoire). Chacune est notée sur 20 points et affectée d’un coefficient 4. Libre aux lycéens d’organiser leur temps comme ils le souhaitent et de commencer par le sujet de leur choix. "Ils sont pensés pour être faits en deux heures", note cependant Julie Alves.
En biotechnologies, le sujet est contextualisé en introduction. Les bacheliers doivent répondre à plusieurs questions, déclinées en parties (trois généralement) et se référant à des documents annexes, présentés en fin de sujet. En 2018, le sujet reposait sur l’analyse de six documents mais aussi sur la capacité des candidats à mobiliser leurs savoirs et savoir-faire technologiques et scientifiques. "Il faut répondre aux questions dans l’ordre, par partie, tout en jetant un œil aux suivantes. Elles peuvent être sources d’informations", révèlent les enseignants.
Dans la dernière interrogation, les concepteurs attendent une synthèse du sujet dans laquelle il faut reprendre tous les éléments vus auparavant. Objectif : voir si le candidat est capable de relier les parties entre elles.
La calculatrice peut être autorisée ou non.