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Reportage

Fête de la science : des collégiens sur Mars (ou presque) !

Ces élèves de 5e participaient à la Fête de la Science à Paris. Ici avec leur enseignant de physique-chimie, Kamal Elachi.
Ces élèves de 5e participaient à la Fête de la Science à Paris. Ici avec leur enseignant de physique-chimie, Kamal Elachi. © Catherine de Coppet
Par Catherine de Coppet, publié le 13 octobre 2017
5 min

Ouvrir une fenêtre sur les sciences et ceux qui la font, c'est l'un des objectifs de la Fête de la science qui se tient du 7 au 15 octobre. Organisée autour du thème du temps, cette 26e édition permet à des scolaires de découvrir de nouveaux mondes. Reportage à l'université Paris-Diderot qui accueillait une classe de 5e.

"C'est trop bien !" "On découvre quelque chose du futur !" "J'avais jamais entendu parler de Titan, on découvre plein de nouvelles choses !" Ces collégiennes ont du mal à cacher leur impatience en attendant leur tour… Comme depuis plusieurs jours, ce 12 octobre matin, dans le hall du bâtiment Lamarck B de l'université Paris-Diderot, c'est l'effervescence : chercheurs, doctorants et ingénieurs de l'IPGP (Institut de physique du globe de Paris) sont mobilisés pour accueillir groupes scolaires et simples particuliers et leur donner à voir leurs sujets de travail autour de Mars et de Titan.

Une classe de 5e du collège Louise-Michel de Clichy-sous-Bois (93) vient d'arriver, emmenée par ses enseignants de mathématiques, physique-chimie et allemand. "Nous avons un projet d'établissement autour de l'astronomie, qui dure deux ans, basé sur le volontariat. La documentaliste du collège m'a parlé de la Fête de la Science, cela tombait très bien", explique, jovial, Jonathan Reuff, enseignant de mathématiques.

Une appli de réalité virtuelle dernier cri

Installée dans le hall du bâtiment, l'équipe de l'IPGP n'en a pas moins sorti les grands moyens pour faire découvrir leur métier aux jeunes. Intitulé "Exodune 360°", l'atelier propose de comprendre les enjeux de la recherche sur Mars et Titan, grâce à des casques de réalité virtuelle dernier cri. "L'application qui permet d'évoluer sur le sol de Mars est unique, elle a été développée par une entreprise française, les Américains nous l'envie !", sourit Philippe Labrot, ingénieur de recherche à l'IPGP.

Le jeune Mohamed, aidé de l'ingénieur de recherche, découvre une partie de Mars grâce à la réalité virtuelle.
Le jeune Mohamed, aidé de l'ingénieur de recherche, découvre une partie de Mars grâce à la réalité virtuelle. © Catherine de Coppet

Casque sur le nez et manettes dans les mains, le principe de ce bijou technologique est simple comme un jeu vidéo : vous vous retrouvez entouré de dunes martiennes, et si vous explorez votre environnement, vous arrivez à différents modules qui vous feront comprendre les enjeux de la recherche.

"J'ai presque eu le vertige !"

Les jeunes découvrent ainsi à quoi ressemble le fameux rover Curiosity ou l'atterrisseur InSight. "InSight, c'est le nom de la sonde qui va prochainement être envoyée sur Mars. C'est une station de géophysique équipée notamment d'un sismomètre", indique Sébastien Rodriguez, planétologue. L'application de réalité virtuelle permet de comprendre, en demandant à l'utilisateur de créer des secousses sur le manteau d'une reproduction de Mars à petite échelle, l'intérêt de l'étude des ondes sismiques pour connaître la structure interne d'une planète

Chez les collégiens, l'heure est plutôt à la découverte des sensations liées à la réalité virtuelle. "Monsieur, est-ce qu'on peut entrer à l'intérieur ?", dit l'un d'eux en apercevant l'atterrisseur d'Insight qui ressemble furieusement à un vaisseau. "Vas-y Mohamed, ouvre, avance !" À l'écran, un aperçu de ce que l'élève voit dans le casque, afin que le reste de la classe ne soit pas frustrée. "Je me demande ce que je fais là après avoir été sur Mars", sourit Mohamed en enlevant le casque. "Il fallait que je saute dans un trou, et j'ai vraiment cru qu'il était là, j'ai presque eu le vertige", explique Abdelkarim, 13 ans, qui est passé juste après son copain.

Approcher l'univers de la recherche quel que soit son âge, c'est l'objectif des ateliers de la Fête de la Science! A droite, Abdelkarim.
Approcher l'univers de la recherche quel que soit son âge, c'est l'objectif des ateliers de la Fête de la Science! A droite, Abdelkarim. © Catherine de Coppet

Pendant que certains sont sur Mars, d'autres découvrent la surface de Titan, grâce à un autre casque de réalité virtuelle, qui en permet le survol. "Titan, c'est l'une des 60 lunes de Saturne. Cela me plairait de travailler là-dessus plus tard", s'enthousiasme Irem, entourée d'une dizaine d'amies, toutes très intéressées. "C'est passionnant de se demander s'il y a de la vie dans l'espace", ajoute Keina.

Plus vifs que des étudiants de L2 !

"L'objectif de notre projet autour de l'astronomie, c'est autant le vivre ensemble que la découverte de champs scientifiques", explique leur prof de maths. Avec ces sorties, on leur fait découvrir Paris, on leur apprend à s'exprimer correctement en toutes circonstances, à s'ouvrir au monde par la culture. C'est le plus important !" Après l'IPGP, la classe de Louise-Michel a rendez-vous à l'Institut du monde arabe pour continuer cette fête 2017, autour du thème du temps.

Du côté des chercheurs, on reconnaît qu'il est difficile de faire passer beaucoup de sciences en quelques minutes, à des élèves, en groupe. "Ce n'est pas évident de les amener à nos sujets, mais je remarque qu'au collège, les filles sont toujours très demandeuses d'explications...", raconte un intervenant. "Quand ils sont intéressés, lycéens et collégiens posent beaucoup plus de questions que mes étudiants de TD (travaux dirigés) en L2 (deuxième année de licence) !", s'exclame Chloé Daudon, doctorante en planétologie à l'IPGP. C'est vraiment très chouette de les rencontrer !"

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