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Accréditations internationales : la CGE publie un livre blanc

Jean-Claude Lewandowski Publié le
Rédigé par un groupe de travail composé de représentants d'une vingtaine d'écoles de gestion, le livre blanc de la Conférence des grandes écoles analyse le fonctionnement des principaux labels internationaux (AACSB, Equis et l'AMBA). Une manière de plaider en leur faveur.

"Les accréditations internationales, mode d'emploi". Ce pourrait être le titre du "Livre blanc" que la CGE (Conférence des grandes écoles) vient de consacrer à ces labels de qualité. Le document, d'une soixantaine de pages, a été réalisé à l'initiative de Bernard Belletante, directeur d'Euromed Management et président du Chapitre des écoles de management. Il a été rédigé par un groupe de travail d'une vingtaine de responsables d'écoles, animé par Jean-François Fiorina, directeur de l'ESC Grenoble.

Un transfert d'expériences

Il se présente d'abord comme un guide pratique, à l'usage notamment des écoles candidates à une accréditation. Y sont passés en revue les trois principaux labels internationaux - AACSB, Equis/EPAS et l'AMBA - avec leurs caractéristiques propres, leur "logique interne" et aussi leur évolution. Un travail qui est loin d'être inutile : nombre de responsables finissent en effet par se perdre un peu dans les subtilités des procédures d'accréditation. Et celles-ci ont parfois donné lieu à des incompréhensions, voire à des contestations.

"Nous avons voulu procéder à un transfert d'expérience, explique Bernard Belletante. Nous avons mis en commun les bonnes pratiques des uns et des autres, afin de permettre aux écoles candidates à tel ou tel label de mieux en comprendre les rouages et de gagner du temps dans leur démarche." Une logique de partage qui, par le passé, n'a pas toujours été de mise entre les écoles de management.

Un plaidoyer pro accréditations

La publication de ce livre blanc tombe à pic : il y a quelques semaines, la Cour des comptes, dans son pré-rapport sur le haut enseignement de gestion, pointait le coût élevé de ces accréditations. "Mais il ne faut pas regarder que leur coût, plaide Bernard Belletante. Elles sont aussi un levier de changement et un facteur de progrès majeur pour nos établissements." "La demande d'accréditation est la mise en marche d'un parcours d'amélioration permanent de la qualité", souligne de son côté Pierre Tapie, le président de la Conférence des grandes écoles. Même si les auteurs admettent qu'une stratégie d'excellence est possible en dehors des labels internationaux, les exemples de Harvard ou Stanford en apportant la preuve.

Au-delà de sa dimension pratique, le livre blanc apparaît en effet comme un plaidoyer en faveur des accréditations. Les auteurs ne se privent pas de rappeler qu'elles sont utiles à toutes les parties prenantes des écoles - à commencer par les étudiants et les entreprises. Aux premiers, elles apportent "un gage de sérieux", une "garantie de qualité", en même temps qu'une "grille de lecture et de comparaison" des programmes. Aux secondes, elles procurent "un cadrage pour comparer les différentes business schools" et un outil pour "connaître leurs points forts".

Les accréditations internationales sont devenues incontournables pour se situer sur un marché de l'enseignement supérieur qui est désormais global (B. Belletante)

Surtout, les accréditations permettent aux écoles de s'inscrire dans la compétition mondiale. "Elles sont devenues incontournables pour se situer sur un marché de l'enseignement supérieur qui est désormais global, estime le patron d'Euromed. On ne peut plus, aujourd'hui, se contenter de labels nationaux pour être visible en Asie ou en Amérique latine."

En la matière, les institutions françaises tirent plutôt bien leur épingle du jeu. La France est le troisième pays, après les Etats-Unis et la Grande-Bretagne, mais devant la Chine, pour le nombre d'établissements détenant une ou plusieurs accréditations. Sur 57 business schools dans le monde qui détiennent la "triple couronne" (les trois labels majeurs que sont AACSB, Equis et l'AMBA), 12 sont françaises : Audencia, BEM, Edhec, EM Lyon, ESCP-Europe, Euromed Management, Grenoble EM, HEC, Insead, Reims MS, Rouen Business School, Toulouse Business School.

Pour autant, le livre blanc n'ignore pas les inconvénients et les limites de la course aux accréditations - à commencer par le risque d'uniformisation. "Un danger réel, reconnaît Bernard Belletante. Mais il appartient à chaque école de trouver un positionnement différenciant. Et cela n'a rien d'incompatible avec les accréditations."

Jean-Claude Lewandowski | Publié le