Lors de votre prise de fonction en juillet dernier, vous vous étiez donné trois priorités : «assumer les spécificités territoriales, développer l’espace universitaire Bourgogne-Franche Comté, et repenser sa stratégie scientifique». Sont-elles aujourd’hui les mêmes ?
Ces priorités sont plus que jamais les nôtres ! Nous allons donner aux campus territoriaux de l’université de Bourgogne (Creusot, Chalon-sur-Saône, Auxerre, Nevers et Sens) une identité scientifique affirmée. C’est ainsi que avons ouvert au budget 2013 et à hauteur de 300 k€ un programme pluriannuel d’investissements pour renforcer la maintenance du patrimoine sur nos sites territoriaux, ou encore que nous travaillons à la création d’un département génie civil à l’IUT d’Auxerre.
Concernant le rapprochement avec l’université de Franche-Comté, j’ai pris la présidence de l’université fédérale de Bourgogne-Franche-Comté dès la mi-juillet. Le conseil de direction et le conseil d’orientation stratégique de cette dernière ont voté à l’unanimité le principe de l’évolution de la structure associative vers une forme juridique nouvelle à déterminer, qui permettra une véritable gouvernance intégrée, mais capable de maintenir l’identité de chacun des établissements fondateurs.
A également été voté à l’unanimité le calendrier que nous proposions, avec une phase de débats fin 2012, début 2013 un vote en conseils d’administration par les établissements fondateurs, puis en février le dépôt de nouveaux statuts pour juin 2013 afin de créer juridiquement le nouvel établissement en janvier 2014.
Par ailleurs, en octobre, le conseil de direction a approuvé unanimement l’invitation en son sein des directeurs de l’UTBM et de l’ESC de Dijon, qui avaient donné leur accord ; les autres écoles d’ingénieurs et de management de Bourgogne-Franche Comté seront également sollicitées en ce sens.
Plusieurs présidents d’université ont alerté la ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche sur la situation financière de leur université. Comment se porte l’université de Bourgogne ?
L’université de Bourgogne est dans une situation financière saine. Les deux derniers exercices se sont terminés par un bilan positif. Je souhaite insister sur le fait qu’il ne s’agit ici ni de chance ni de hasard, mais du résultat d’une politique rigoureuse et équilibrée menée depuis plusieurs années pour restaurer les grands équilibres. Cependant, l’université de Bourgogne est structurellement sous-dotée. Notre université assume avec volontarisme le surcoût de ses implantations territoriales. Malgré ces contraintes, nous avons jusqu’ici réussi à maintenir les grands équilibres financiers sans casser la dynamique d’innovation pédagogique et scientifique.
Mais la situation reste fragile, les équilibres difficiles à trouver et, à l’heure des arbitrages de moyens, il convient que l’État sache reconnaître les établissements qui ont su maintenir ces équilibres dans un contexte difficile. Autrement dit, je verrais avec beaucoup d’amertume la distribution des marges au seul profit des établissements déficitaires. L’État a besoin de démonstrateurs de succès pour poursuivre la politique d’autonomie des établissements universitaires, et il convient de ne pas décourager ceux qui y réussissent.
Le ministère vient de vous allouer 12 créations de postes. Avez-vous déjà réfléchi à leur affectation ?
Les 12 postes seront affectés sur des missions prioritaires en rapport avec l’orientation des lycéens, la réussite en licence et l’insertion des étudiants. Nous débutons cette semaine nos réflexions. Et nous serons en situation de répondre pour le 15 décembre en conformité avec le cahier des charges proposé par le ministère.
Comment comptez-vous faciliter la réussite de tous les bacheliers – généraux, technologiques et professionnels – en licence ?
L’équipe a pris ses fonctions récemment et nous sommes en phase de réflexion. Outre les contacts renforcés avec les lycées, en lien avec le rectorat, nous allons développer des filières d’apprentissage qui sont adaptées à ces étudiants. Nous souhaitons également travailler sur les filières à destination des bacheliers technologiques et professionnels pour permettre une orientation optimisée dans l’enseignement supérieur. Un autre de nos projets phares consiste à développer l’enseignement des langues, et en particulier de l’anglais, en licence, de façon à postuler à une certification CLES en fin de licence. Et nous travaillons également sur un renforcement de la pratique du français pour certains groupes d’étudiants qui en ont insuffisamment la maîtrise à leur arrivée à l’université.
À l'occasion de la venue du Train de l'orientation en gare de Dijon le dimanche 25 novembre 2012, la rédaction de l'Etudiant se rend sur place pour vous faire vivre l'événement en direct. Des témoignages d'étudiants, de lycéens, des conseils sur l'orientation par des experts à suivre en direct sur letudiant.fr.