Depuis dix ans, les Fachhochschulen (universités de sciences appliquées souvent comparées aux IUT français) connaissent une popularité croissante. Le nombre d'étudiants s'étant inscrits dans ces établissements a progressé de 80 %, contre 30 % dans les universités. Fortes de cette notoriété, les 200 Fachhochschulen (FHs) revendiquent plus instamment que jamais leur droit à délivrer des doctorats. À la différence des universités, elles n'y sont toujours pas habilitées à l'issue des formations de masters.
Une réforme LMD incomplète
Des aspirations politiques pourraient leur venir en aide. Le Schleswig-Holstein sera vraisemblablement le premier Land à inscrire l'habilitation de ses six FHs au doctorat dans la réforme de son système d'enseignement supérieur, début 2014.
Si cette modification de la législation est du ressort des Länder, seuls compétents en matière d'enseignement, le gouvernement fédéral démontre lui aussi son intérêt pour les FHs. Depuis 2006, il leur a ainsi triplé ses dotations – 81,5 millions d'euros en 2011 – dans le seul domaine où il y soit autorisé, la recherche. C'est d'ailleurs la pomme de discorde principale avec les universités. Hormis la perte du monopole sur le doctorat, le diplôme le plus prestigieux d'un pays qui ignore les grandes écoles, les universités entreraient directement en concurrence avec les FHs dans la course aux financements de la recherche. Rétorquant que 57 % des ingénieurs allemands sont formés par les FHs, Berlin déclare vouloir poursuivre son soutien à la recherche appliquée.