C'est un phénomène récent dans les universités allemandes. De plus en plus d'étudiants de première année n'ont pas encore atteint leur majorité. Une conséquence de la réduction de la durée des études secondaires de neuf à huit ans, menée depuis dix ans par de plus en plus de Länder. Ces bacheliers "turbo" n'ont pas seulement des problèmes de maturité. Ils n'ont parfois pas le niveau requis. Ce constat incite la plupart des universités à leur proposer des séances d'introduction à la vie universitaire (organisation, management du temps, langage scientifique, cours d'orthographe...) mais aussi des cours de remise à niveau étalés sur plusieurs semaines avant la rentrée.
Gratuites, facultatives, ces quatre semaines précédant la rentrée universitaire doivent permettre aux étudiants débutants d'aborder plus sereinement leur nouveau cursus. Beaucoup de ces cours concernent les maths, et leurs contenus sont adaptés aux filières choisies : ingénieur, mathématiques, chimie, construction mécanique, biologie, informatique... "Il s'agit uniquement de réviser le programme des études secondaires", précise Sebastian Mense, porte-parole de l'université de Cassel, dont la remise à niveau comprend aussi des cours en français ou encore une introduction au droit.
Rafraîchir les connaissances
Pour autant, les bacheliers "turbo" ne sont pas les seuls concernés. "Nos cours s'adressent à l'ensemble des nouveaux inscrits qui ont fortement besoin de rafraîchir leurs connaissances", assure Beate Thomas, chargée d'organiser ces enseignements mis en place en septembre 2013 par la faculté de médecine de Francfort. Ils font partie du programme de l'université Goethe "Un départ dans les études sur les chapeaux de roue". Un mini-cursus d'initiation au langage médical est par ailleurs proposé aux 5% d'étudiants ne provenant pas de l'UE.
Bacheliers "turbo" ou non, à l'université de Paderborn, on fait le même constat. "Face à la faiblesse croissante des connaissances scolaires en mathématiques, y compris au niveau des bases élémentaires, et des méthodes de travail, nous voulons soutenir ces nouveaux étudiants", expose le Pr Hans M. Dietz, le directeur de l'Institut de mathématiques de Paderborn, qui met en place ces semaines de révisions depuis 2006. "Il s'agit uniquement de reprendre les notions scolaires. [Les cours de remise à niveau] sont une réponse à l'évolution de l'hétérogéneité au sein de nos promotions", décrit-il. Mais l'accompagnement des étudiants ne s'arrête pas à la rentrée. Les révisions auxquelles assistent 40% des nouveaux inscrits sont partie intégrante d'un programme de soutien (séances d'exercices approfondis, tutorat...) proposé tout au long de l'année.