Réseaux sociaux, tweets, tablettes, MOOC... Que devient l’apprentissage à l’ère numérique ?
Les tablettes numériques, les réseaux, les MOOC apportent une nouvelle liberté à l’élève. Aujourd’hui, la relation avec les professeurs n’est plus verticale, mais horizontale, c’est un grand changement pour les professeurs qui doivent revoir leur façon d’enseigner, et les nouveaux outils numériques à leur disposition peuvent faciliter ces changements.
Pour moi, il n’est pas question de faire du MOOC de façon industrielle, mais de réfléchir à la façon dont peuvent se faire les interactions entres élèves et professeurs, et comment les révolutions technologiques peuvent les servir. Il s’agit de travailler en mode coopératif, et non collectif, c'est-à-dire en échangeant et pas simplement en empilant des savoirs. Mais l’outil n’est pas tout : il faut aussi réintroduire les pédagogies nouvelles, Freinet, Montessori, dans les cursus.
Cette démarche est d’autant plus importante que les étudiants d'aujourd'hui sont des digital learners : ils peuvent désormais vérifier en temps réel l’information qui leur est donnée par le professeur. Pour être crédibles, les enseignants d’aujourd’hui doivent absolument devenir des "immigrants numériques", s’approprier les outils de cette génération, développer leur pratique et la partager entre eux, chacun pouvant les adapter et les personnaliser.
Les enseignants d’aujourd’hui doivent absolument devenir des "immigrants numériques"
Un exemple de pratique innovante développée au sein de l’Institut innovant de formation par la recherche ?
Nous travaillons notamment sur le développement de la classe inversée : nous avons proposé à des étudiants de licence de biologie de première et deuxième années de travailler de chez eux, par équipe de deux, sur un sujet de cours, pour ensuite le présenter en classe et être capable d’en discuter avec les autres élèves. Ainsi, le temps de classe n’est plus monopolisé par la transmission classique du savoir du professeur vers l’élève.
Quels résultats avec les étudiants ?
Au début, ils ont été un peu déstabilisés : "Les autres élèves de licence n’apprennent pas comme ça", nous ont-ils dit. Mais nous les avons motivés en leur donnant l’opportunité de développer un projet de recherche au deuxième semestre, avec un petit budget. Par rapport aux autres étudiants, nous observons que ceux-là, parce qu’ils ont eu à se questionner sur leurs savoirs, ont tendance à moins canaliser leur pensée. Ils font davantage marcher leur imagination, et n’hésitent pas à explorer les connaissances au-delà du cours.
Rendez-vous au workshop NightScience, organisé du 12 au 14 juillet 2013 au Centre de recherche interdisciplinaire de Paris-Descartes.
Ouvert à tous et sur inscription gratuite, ce centre a pour objectif de partager retours d’expérience et pratiques innovantes dans le domaine de l’apprentissage par la recherche.