L'apprentissage retrouve année après année ses lettres de noblesse. Selon un sondage de juin 2014 réalisé par l'Ifop pour l'Agefa-PME, une émanation de la CGPME pour l'enseignement professionnel, 82 % des PME ont une bonne image de l'apprentissage. Et à la question "pensez-vous que le diplôme obtenu a autant de valeur qu'un diplôme général ?", 48 % des patrons sondés répondent oui et 48 % estiment que le graal décroché possède même plus de valeur.
Une image positive véhiculée par les adeptes du système : ils sont 81 % à recommander ce dispositif de formation auprès d'autres chefs d'entreprise car 79 % d'entre-eux estiment que l'apprentissage a un effet positif pour leur compagnie. Et l'intérêt croît avec la taille de la structure...
Autre enseignement : les avis convergent entre patrons de PME et enseignants. Plus de trois quarts des premiers tous secteurs confondus (78 %) et la moitié des seconds (60 %) jugent que l'école prépare mal à la vie professionnelle. Une grande majorité d'enseignants (81 %) plaide d'ailleurs pour rendre obligatoire une session de découverte de l'apprentissage au collège.
Recrutement d'apprentis : de nombreux obstacles
Pourtant, les obstacles au recrutement d'apprentis restent nombreux. Parmi les freins le plus souvent cités, l'annulation de la prime à l'apprentissage (76 %), les difficultés d'adaptation des apprentis au monde de l'entreprise (58 %), les modalités de rupture d'un contrat d'apprentissage (56 %). Mais également les difficultés à recruter des apprentis : 51 % des patrons y ont été confrontés. Les raisons ? Entre autre, le manque de motivation des jeunes (56 %), la rareté des profils (36 %) mais également les problèmes de comportement de la nouvelle génération (34 %).
Parmi les mesures attendues par les patrons pour améliorer le dispositif : une meilleure adaptation de la formation des apprentis aux besoins des entreprises (77 %), une pérennisation des incitations financières et fiscales (77 %), une simplification des démarches administratives (73 %), une information plus complète sur les dispositifs (60 %) et un meilleur accompagnement de l'apprenti via un tuteur par exemple (56 %).
Quant à l'impact des différentes mesures de la réforme de mars 2014 sur le recours à l'apprentissage, 73 % des patrons sondés estiment que la gratuité du contrat d'apprentissage pour l'entreprise les inciterait à recourir davantage à l'apprentissage. Une mesure suffisante pour permettre au gouvernement d'atteindre ses objectifs de 500.000 apprentis en 2017 ? Tout dépendra du niveau des carnets de commandes des entreprises.