Les universités d’Algérie, du Maroc, et de Tunisie sont quasiment toutes confrontées au même problème : un tiers de leurs diplômés ne trouvent pas de travail à la fin de leurs cursus. Réunis le 30 mai 2011 à Montpellier, pour le bilan du programme d’échange international Averroès , les dirigeants de ces universités demandent, à l’instar d'Ahmed Noureddine Helal, président de l’université de Sousse (Tunisie), « une coopération avec les universités françaises et européennes sur la méthodologie et l’ingénierie pédagogique pour travailler avec les entreprises ». En ligne de mire : la constitution d’une offre de formations adaptée au marché de l’emploi.
Pour tenter de remédier au chômage des « 16 000 diplômés » qui sortent chaque année de son université de Constantine (Algérie), sa vice-rectrice Farida Hobar, a mis en avant la création d’une « maison de l’entrepreneuriat pour susciter des vocations », et d’un « centre des carrières » afin d’aider les diplômés à chercher un emploi. Une initiative « prometteuse, mais les résultats ne sont pas encore là. »
Le Maroc veut coopérer avec Marseille et Anvers
En matière de développement de filières professionnelles, le Maroc semble le pays le plus avancé, du fait notamment de la présence d’équipement comme la construction du port Tanger-Med, porte du commerce vers le continent américain et l’Europe du Nord. Houdaïfa Améziane, président de l’Université de Tétouan indique ainsi que « l’autonomie pédagogique » conférée aux universités marocaines en 2003-2004 a permis aux acteurs économiques de devenir « membres de droit des conseils d’administration. » Ainsi, pour les nouveaux métiers de la logistique créés grâce au terminal portuaire, l’université a également demandé « l’expertise pédagogique des université de Marseille et Anvers » pour améliorer le taux d’employabilité de ses diplômés.
Baisse de crédits annoncée pour le programme Averroès
Le programme d’échanges Averroès , créé en 2008 sur le modèle d’Erasmus, verra ses crédits baisser à la rentrée 2012. « Nous étions seuls auparavant sur cette zone géographique, explique Maggy Pezeril coordinatrice du programme pour l’université Montpellier 2, aujourd’hui une concurrence s’opère entre au moins trois projets dont Averroès. » Résultat : au lieu d’un crédit annuel de 5,2 millions d’euros octroyés par la Commission européenne, deux lauréats devront se partager la somme de 6,4 millions d’euros.
L’offre a donc été repensée avec un échange d’une durée moins longue, et un nombre d’échanges réduit de 326 à 255 bourses de mobilité. Un écueil constaté lors des trois premiers exercices : 42 % des bénéficiaires des bourses Averroès sont des femmes alors qu’elles représentent 58% des candidats.