Environ 300 personnes, en majorité des étudiants, se sont réunies le 5 mars 2015 devant le ministère de l'Enseignement supérieur et de la Recherche, rue Descartes à Paris. À l'appel d'organisations syndicales enseignantes et étudiantes, elles protestaient contre les coupes budgétaires dans l'enseignement supérieur. Ironie du sort : Geneviève Fioraso a démissionné du gouvernement pour raisons de santé le même jour.
"Étudiants et enseignants ensemble", pouvait-on lire sur les banderoles. "C'est une très bonne chose que les étudiants nous rejoignent sur les problématiques d'emploi et de budget", estime Marc Neveu, cosecrétaire général du Snesup. "Ater [Attachés temporaires d'enseignement et de recherche] et vacataires sont les premiers touchés. Mais, globalement, c'est l'emploi scientifique qui s'effondre."
Sans compter que "les établissements ne connaissent toujours pas leurs budgets. Nous sommes en mars ! C'est une première", ironise le secrétaire général. Alors que les établissements n'ont pas encore reçu leurs notifications de budget pour 2015, le projet de l'État de procéder à des prélèvements sur les fonds de roulement des établissements est toujours en discussion.
Même combat sur l'emploi du côté du CNRS, qui négocie actuellement son contrat avec l'État, assure Josiane Tack, secrétaire générale du SNTRS-CGT. Un rassemblement est prévu le 26 mars 2015 devant le siège du CNRS. "Ce n'est que le début", promet la secrétaire générale.
DES RASSEMBLEMENTS EN PROVINCE
Les étudiants ont toute leur place dans ce mouvement, estime Marie Berteaux, présidente de l'Unef à Orsay. "Les coupes budgétaires impactent directement nos conditions d'études, estime l'étudiante en droit. En 2012, le candidat Hollande avait fait de la jeunesse une de ses priorités. Trois ans après, qu'en est-il ? Donner sept milliards au titre du CIR [crédit d'impôt recherche] tout en baissant les crédits, c'est un choix politique."
Le rassemblement du 5 mars avait été voté fin février lors d'une AG à l'université Paris-Sud. Des tensions liées au budget 2015 et au gel de campagnes de recrutement ont cours depuis plusieurs semaines dans l'établissement du sud parisien. Selon l'Unef, des assemblées générales et des rassemblements se sont également tenus aujourd'hui à Grenoble, Lyon 2, Toulouse, Clermont-Ferrand, Besançon, Montpellier, Metz et Angers.