"Si le retrait de la coupe budgétaire de 70 millions d’euros est une bonne nouvelle, il ne règle pas la situation des établissements d’enseignement supérieur", alertent les élus du Cneser (Conseil national de l'enseignement supérieur et de la recherche), dans une motion proposée par l'Unef, et adoptée à une large majorité (35 voix pour, 4 contre, 4 abstentions, 4 "ne prend pas part au vote"), le 15 décembre 2014.
Outre les syndicats enseignants et étudiants (Unef et Fage), les représentants de la CPU (Conférence des présidents d'université) ont également soutenu le texte. Soit un nouveau vote commun, après celui du 24 novembre 2014.
Un budget de "renoncement"
"Les premiers votes de budgets dans les universités confirment notre inquiétude. La pénurie budgétaire aboutit à des situations critiques pour certaines universités, qui effectuent des coupes dans leurs fonds de roulement pour assurer leur équilibre, ou pire, entament des baisses de dépenses dans l’offre de formations qui se concrétisent par des gels de postes, la suppression d’heures de cours ou des suppressions de plans de recherches", souligne la motion.
"Ce budget marque le renoncement du gouvernement à passer un cap supplémentaire dans la démocratisation de l’enseignement supérieur", estiment les signataires, qui pointent la dégradation des "conditions de vie et d’études des étudiants" et des "conditions de travail des personnels et enseignants", ainsi que la poursuite de "l’affaiblissement du service public d’enseignement supérieur".
Ils demandent notamment la compensation des charges de masse salariale et la création effective des 1.000 emplois statutaires promis.
Répartition des 1.000 emplois 2015 : 25 refus de vote
Lors de ce Cneser "budgétaire", seule la répartition des 1.000 emplois 2015 a été transmise par le ministère aux élus, le partage des dotations des universités et établissements d'enseignement supérieur, traditionnellement examiné à cette date, ayant été reporté à janvier, en raison des tergiversations parlementaires tardives.
Résultat : 25 élus ont refusé de voter ce document budgétaire, dont l'Unef, le Snesup et l'Unsa. "Le sujet est intimement lié à la répartition des dotations des établissements, explique Martin Bontemps (Unef). Et surtout, nous voulons savoir combien d'emplois ont été vraiment créés et combien ont été gelés." D'après l'enquête EducPros, 40% des emplois attribués aux universités n'ont pas été pourvus en 2014.
Les élus du Cneser se sont prononcés contre le projet de statut de la Comue (communauté d'universités et établissements) bordelaise, avec 24 voix contre, 16 pour.