Dans votre livre Le Stage, formation ou exploitation, vous invitez à relativiser l'impact des stages sur l'emploi. Pourquoi ?
Les stages peuvent aider une partie des jeunes à accéder à un travail. De là à les qualifier systématiquement de tremplins pour l'emploi, il y a une marge. Les enquêtes du Céreq (Centre d'études et de recherches sur les qualifications) ou de la CGE (Conférence des grandes écoles) montrent que beaucoup de diplômés en poste ont effectué un ou plusieurs stages. Mais cela ne suffit pas à prouver le rôle que ces expériences ont joué dans leur insertion.
Le problème de l'emploi des jeunes résulte du fonctionnement du marché de l'emploi plus que de leur inexpérience. Il y a 30 ou 40 ans, le chômage n'avait pas cette ampleur alors qu'on ne faisait quasiment pas de stages, hormis dans certains métiers.
Faire rimer stages et professionnalisation est tout à la fois excessif, dans la mesure où bien d'autres conditions entrent en jeu, et réducteur, puisqu'ils contribuent de différentes manières à la construction d'une qualification.