Indétrônable MIT (Massachusetts Institute of Technology). La quatorzième édition du classement international QS hisse sans grande surprise en tête de liste l'université américaine. Le top 10 de cette nouvelle cuvée, publiée avec quelques semaines d'avance sur l'agenda habituel, est d'une incroyable stabilité. Stanford, Harvard, Caltech, Cambridge... Cinq établissements sont américains, quatre britanniques et un suisse (ETH Zurich).
Si la constance est de mise en tête de classement, la France voit en revanche ses institutions perdre des places. Certes, 16 universités et écoles hexagonales restent présentes dans le top 400 (contre 20 l'an passé), mais sur les 39 figurant dans le classement global (969 places), 20 voient leur rang revu à la baisse.
L'ENS Paris en baisse, l'ENS Lyon en hausse
C'est le cas de l'ENS (École normale supérieure) de Paris. Première française depuis plusieurs années, l'école de la rue d'Ulm accuse le coup, en perdant de nouveau 10 places pour atteindre le rang 43. L'École polytechnique conserve sa deuxième place, tout en perdant elle aussi quelques rangs. L'université Paris-Sud et Science po restent stables, quand l'UPMC (université Pierre-et-Marie-Curie) et l'ENS Lyon gagnent quant à elles quelques places.
Cette situation n'est pas spécifique à la France, notent les auteurs du classement. Elle est constatée pour tous les pays de l'Europe de l'Ouest. Mais les établissements français sont particulièrement fragilisés dans leurs positions par trois indicateurs, qui plombent leurs résultats : le ratio enseignant par étudiants, le volume de citations et la réputation académique.
Plus d'étudiants par enseignant et moins de citations
Le score lié au ratio enseignant par étudiants, qui permet de "mesurer la qualité de l'enseignement" selon QS, est en baisse pour 31 des 39 établissements classés. Une baisse qui "indique que le système d'enseignement est en lutte avec la taille des salles de cours", se risque à analyser l'institut de classement.
Du côté du volume de citations, là encore, 31 des 39 institutions classées voient ce score diminuer. "Cette chute peut être attribuée en partie au problème de financement auquel les universités font face aujourd'hui, et d'autre part au poids croissant sur les enseignants", détaille QS.
Quant à l'indicateur de la réputation académique, sa baisse est liée à celle des deux précédemment cités. "Les réponses reçues quant à la réputation dans les derniers classements QS indiquent clairement le manque de confiance actuel dans le système d'enseignement supérieur en France, analyse Ben Sowter, directeur des recherches de QS. Seule une interaction rapprochée entre le gouvernement et cette communauté donnera les moyens d'y remédier."
La Chine et la Russie gagnent du terrain
Si le top 10 reste stable, des nouveautés sont à noter dans le reste du classement. Six universités chinoises font leur entrée dans le top 100. Le pays compte désormais une cinquantaine d'établissements dans le QS.
Du côté de la Russie, l'heure est également à la hausse : sur les 24 classées, 22 universités progressent. Une évolution liée, selon QS, à la politique volontariste du gouvernement russe, passant notamment par des investissements accrus dans l'enseignement supérieur.