"Bien que Polytechnique, premier établissement français, affiche une belle progression et se rapproche du prestigieux top 50, c'est encore une année décevante pour la France", observe Phil Baty, responsable du classement du "Times Higher Education".
Sur les huit institutions françaises qui figuraient dans le top 200 des meilleures universités mondiales en 2013, seules sept ont réussi à rester dans la compétition pour cette édition 2014 du classement du "Times Higher Education", publié le 1er octobre.
Et toutes, à l'exception de Polytechnique (61e), sont en recul : l'ENS Paris perd 13 places et se retrouve au 78e rang, l'UPMC (université Pierre-et-Marie-Curie) en perd 7 (103e) et Paris-Sud en perd 6 (120e). Mais c'est l'université Joseph-Fourier (Grenoble) qui enregistre la plus forte chute (–24 places). Quant à Mines ParisTech, qui avait fait son entrée l'année dernière, elle a disparu du top 200 du ranking britannique.
"Il semblerait que la France ait un problème avec son image, tente d'expliquer Phil Baty. Elle possède parmi les plus beaux noms d'universités dans le monde mais son système d'enseignement supérieur et son organisation ne sont pas bien compris. Les réformes actuelles des universités devraient aider la France sur le long terme, mais, sur le court terme, elles participent plutôt à créer la confusion."
états-Unis et Royaume-Uni : une suprématie fragile
Au-delà des évolutions françaises, le palmarès du "Times Higher Education" est relativement stable en 2014. Les États-Unis et le Royaume-Uni continuent de truster les premières places, et le podium demeure inchangé : le California Institute of Technology conserve la première place, suivi de Harvard et d'Oxford.
Néanmoins, si les États-Unis dominent toujours le classement, avec 15 universités dans le top 20, le trône se fissure légèrement. Cette année, la nation américaine compte 74 universités dans le ranking, contre 77 en 2013. Le Royaume-Uni affiche aussi des failles, deux établissements britanniques étant sortis du classement.
L'Asie poursuit sa progression
Lentement mais sûrement, l'Asie continue de gagner du terrain face au recul américain. Elle compte désormais 24 universités dans le classement, contre 20 dans l'édition précédente. Les universités de Tokyo et Singapour pointent même dans le top 25.
"Les universités d'Asie orientale continuent leur mouvement en avant, grâce à un soutien financier fort de leurs gouvernements, une direction forte et un engagement fort à l'excellence dans l'enseignement supérieur et la recherche", commente le représentant du "Times Higher Education".
Enfin, les universités asiatiques ont bien compris l'importance de publier en anglais. "La langue est un vrai sujet : de plus en plus d'universités, tout particulièrement en Europe et en Asie, publient en anglais pour s'assurer la plus large diffusion possible, décrit Phil Baty. Et la France est encore en retard sur ce point."
Les établissements français dans le top 400
Rang France |
Rang international 2014-2015 | Rang international 2013-2014 | Établissement |
1 | 61 | 70 | Polytechnique |
2 | 78 | 65 | ENS Paris |
3 | 103 | 96 | UPMC (université Pierre-et-Marie-Curie) |
4 | 120 | 114 | Université Paris-Sud (Paris 11) |
5 | 160 | 156 | ENS Lyon |
6 | 178 | 155 | Université Joseph-Fourier (Grenoble) |
7 | 180 | 178 | Université Paris-Diderot (Paris 7) |
8 | 201-225 | 201-225 | Université de Strasbourg |
9 | 226-250 | 193 | Mines ParisTech |
10 | 276-300 | 251-275 | Université Montpellier 2 |
11 | 351-400 | 301-350 | Université Claude-Bernard (Lyon 1) |
© "Times Higher Education" 2014. Classement complet : www.thewur.com.
Le classement du "Times Higher Education" est établi à partir de 13 critères regroupés en 5 grandes parties. L’enseignement, les citations et la recherche comptent chacun pour 30% de la note finale. Le financement par l’industrie et l’innovation comptent pour 2,5% et enfin l’internationalisation pour 7,5%.