"Le scénario 3, qui repose sur une structure juridique unique avec deux cursus, constitue une bonne base de départ". François Lureau a tranché, dans le cadre de sa mission d'étude sur le rapprochement entre Polytechnique et l'Ensta. Son rapport, remis fin novembre 2013, envisage cinq possibilités d'évolution, du statu quo à la mise en place d'une seule école commune, avec un cursus et un mode de recrutement uniques.
C'est la fusion des structures qu'il a, lui, privilégiée pour l'instant, en un établissement public unique (EPCSP), avec un seul budget, tout en conservant les diplômes des deux écoles et leurs voies d'entrée.
Un établissement unique au 1er janvier 2015
Une opération qu'il n'y a "pas lieu de différer" pour l'auteur du rapport, au contraire : "des délais additionnels prolongeraient inutilement une phase d’incertitude préjudiciable aux deux institutions".
"L’étude menée montre sans ambiguïté qu’il y a de nombreuses complémentarités entre l’Ensta et l’X et qui sont très largement admises, estime-t-il. En résumé, un rapprochement renforcerait le socle scientifique et la recherche de l’Ensta et apporterait à l’X quelques axes de professionnalisation."
L'enjeu de cette réunion porte surtout sur l'attractivité à l'international de ces deux grandes écoles d'ingénieurs françaises, relève François Lureau, qui souligne leur faible taille dans le jeu mondial, et leur reconnaissance limitée dans les classements. Si l'université Paris Saclay devrait déjà leur permettre d'accroître leur visibilité, les écoles estiment aussi devoir passer par "une stratégie de croissance" et "par des partenariats, alliances, etc.", décrit-il.
François Lureau plaide pour la mise en place d'une organisation unique au 1er janvier 2015. Celle-ci aurait vocation à déboucher soit sur un format plus intégré encore, avec une fusion des cursus et une seule "marque référence", soit sur "une structure 'holding'", avec un budget unique, mais où chaque école conserve sa personnalité morale. Ce dernier schéma serait ouvert à d'autres institutions, "au prix d'une structure juridique lourde", souligne-t-il néanmoins.
Dans tous les cas, "l’appropriation du projet par les personnels est une condition impérative de réussite", prévient-il. Ce qui ne semble pas forcément acquis.
Des personnels de l'Ensta ont en effet réagi, le 6 décembre en fin de journée, pour souligner "les contre-vérités sur les faiblesses supposées de l'Ensta ParisTech". Dénonçant un rapport partisan, ils réitèrent leurs craintes face à "une Ecole polytechnique dont l'ambition d'absorber l'Ensta ParisTech est clairement mise au jour". A leurs yeux, le "rapprochement institutionnel" initialement évoqué s'apparente plutôt à "une OPA inamicale sur l'Ensta ParisTech, au seul bénéfice de l'X".
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