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Crise à l'université de Versailles-Saint-Quentin : un budget voté en déséquilibre

Camille Stromboni Publié le
Crise à l'université de Versailles-Saint-Quentin : un budget voté en déséquilibre
En 2014, aucun des départs de personnel n’a donné lieu à un recrutement à l'UVSQ. // ©  Camille Stromboni
L'université de Versailles-Saint-Quentin persiste et signe. Le conseil d'administration, réuni mardi 14 janvier 2014, a adopté un budget en déséquilibre de 7 millions d'euros.

Le conseil d'administration de l'université Versailles-Saint-Quentin en Yvelines a voté, le 14 janvier, son budget 2014 en déséquilibre de 7 millions d'euros, dont 5,2 millions portant sur le fonctionnement. Avec 16 voix pour et 8 voix contre.

L'établissement, en crise depuis plusieurs mois suite aux annonces de sa situation financière critique, fait partie des universités qui ont refusé d'adopter leurs budgets en décembre 2013. Une cinquantaine d'étudiants et personnels avaient empêché la tenue du conseil du 17 décembre. Le budget y aurait de toutes façons été présenté en déséquilibre.

"Nous avions informé le ministère de cette démarche politique qui vise à montrer la réalité des besoins de l'université, assure le président Jean-Luc Vayssière. Maintenant, nous entrons dans une phase de discussions avec l'Etat pour trouver une solution. Il s'est en effet engagé à nous accompagner dans le retour à l'équilibre."

"Nous garantissons la continuité de la trésorie", confirme le ministère, qui reconnait ainsi qu'une aide en cours d'année sera difficilement évitable.

ProchainE échéance : un conseil d'administration début février

"Personne ne peut croire que nous avons la capacité d'économiser 7 millions d'euros supplémentaires en 2014. Nous avons déjà fait des économies drastiques, pointe Jérôme Deauvieau, maître de conférences en sociologie à l'UVSQ et élu Snesup. Cela signifierait fermer de nombreuses formations, ne pas renouveler les contractuels, charger encore plus les TD, ou encore moduler les services des enseignants-chercheurs vers plus d'heures d'enseignement sans les rémunérer… Dans tous les cas, je ne comprends pas l'attitude attentiste du ministère, alors que cette situation est connue depuis début décembre."

Pour l'universitaire, la solution est nette : "Tandis qu'on augmente de deux milliards d'euros le coût du CIR (Crédit impôt recherche), dont l'inefficacité est reconnue de tous, on ne donne pas aux universités les 250 millions d'euros dont elles ont besoin ! Je demande à Geneviève Fioraso d'être la ministre des universités, et non celle du CIR", avance-t-il.

Prochaine échéance : un nouveau conseil d'administration sera convoqué dans un mois. D'ici là, le recteur a ouvert un budget provisoire de 111 millions d'euros, correspondant à 90 % de la masse salariale de l'établissement et trois mois de fonctionnement.

Camille Stromboni | Publié le