Les classements prennent une influence démesurée dans la politique de l’enseignement supérieur. La tendance est pointée par le rapport de l’Association des universités européennes, sur les évolutions des palmarès internationaux ces deux dernières années, paru la 12 avril 2013.
Présenté lors de la conférence annuelle de l’association, il insiste notamment sur les "usages et abus des classements". L’auteur, le professeur Andrejs Rauhvargers, évoque plusieurs décisions officielles prises sur la base des classements. Au Danemark et aux Pays-Bas, le statut d’immigré "haut profil" s’acquiert en fonction du rang de l’établissement dont le postulant est diplômé. En Inde, les programmes bilatéraux doivent être passés avec des universités dans le top 500 du classement de Shanghaï ou du Times Higher Education.
Cette utilisation par la communauté et les pouvoirs publics des classements comme un label qualité est en contradiction avec les critiques sur la méthodologie. D’après le rapport, la recherche reste le critère principal, alors même que les classements "ne sont toujours pas capables de rendre justice à la recherche dans les domaines de l’art ou des sciences humaines et sociales" .
L’auteur note que les créateurs des palmarès eux-mêmes prennent conscience des limites du système. Il relève la montée en puissance des classements multicritères et adaptables par l’utilisateur en fonction de ses centres d’intérêts. Ce qui engendre une plus grande complexité, mais aussi plus de justesse dans les palmarès. En se rappelant toutefois que sur les 17.500 universités du monde, seules 3% d’entre elles sont concernées.
Les classements sont de plus en plus influents auprès des établissements, mais conservent un grand nombre de faiblesses. Voici l'une des conclusions du rapport de l’EUA (Association des universités européennes) sur les palmarès, paru le 12 avril 2013.