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Ecoles de commerce : le palmarès 2013 de la recherche en gestion

Marie-Anne Nourry Publié le
Ecoles de commerce : le palmarès 2013 de la recherche en gestion
La bibliothèque de l'IESEG // © 
Cette année encore, le niveau monte en recherche. Les grandes écoles de commerce ont redoublé d’efforts pour décrocher des accréditations, signer des partenariats avec des universités prestigieuses et renforcer leur visibilité à l’international.

Les écoles de commerce battent des records dans notre palmarès 2013 de la recherche en gestion. Le nombre moyen d'étoiles par école atteint 97, contre 72 en 2011 (voir encadré méthodologie). Tout comme le nombre de professeurs permanents qui a grimpé depuis la dernière édition de notre palmarès, passant de 63 à 75 en moyenne par école.

A présent que la recherche est ancrée dans les stratégies des établissements, la progression est régulière. En cinq ans, l'EM Normandie a gagné 24 étoiles, l'INSEEC 36, Sup de Co Reims 49 et Audencia 116. Pour ne citer qu'elles. Seules l'ESSEC et l'ESCP Europe ont enregistré une forte baisse il y a deux ans, bien qu'elles figurent dans notre top 5. Si elles sont remontées depuis, elles n'ont pas encore rattrapé le niveau de 2010.

L'IESEG bat des records

Sans surprise, HEC garde une longueur d'avance par rapport à ses consœurs. Ses 136 professeurs permanents, dont près de la moitié a obtenu un Ph.D dans une université étrangère prestigieuse, ont cumulé 420 étoiles dans 131 publications. Mais l'école de Jouy-en-Josas est talonnée par l'IESEG, première école postbac à avoir obtenu l'exigeante accréditation Equis, en 2012.

En outre, l'IESEG, qui arrivait en 4e position en 2010, remporte cette année la coupe de la productivité en recherche. Elle dispose de l'équipe la plus efficiente, avec une moyenne de 4 étoiles par professeur. Sa force ? Les enseignants-chercheurs de l'école sont intégrés à un laboratoire du CNRS, le LEM (Lille Économie et Management).

Quelques résultats à nuancer

Les résultats de l'ICN (Nancy) peuvent paraître faibles, au regard du classement habituel de cette école accréditée Equis. Ses enseignants publient avant tout dans des revues non répertoriées par le CNRS, comme la Revue internationale de psychosociologie, ou des revues belges ou germanophones, là encore non prises en compte par la "section 37". Quant à Télécom Ecole de Management, elle propose une recherche spécifique, avec plusieurs chercheurs en sciences humaines et sociales, dont les revues n'entrent pas dans la classification du CNRS.

Vers une pénurie d'enseignants-chercheurs

Malgré cette progression impressionnante, les écoles de management ne sont pas pour autant sereines face à l'avenir. La Fnege (Fondation nationale pour l'enseignement de la gestion des entreprises) s'alarme d'une possible pénurie des docteurs en gestion. Son observatoire des thèses a comptabilisé 367 thèses en 2011, un chiffre en augmentation (285 thèses en 2007) mais qui ne suffit pas à combler les "besoins considérables" des établissements, selon Pierre-Louis Dubois, délégué général.

Chaque professeur permanent produit en moyenne 1 étoile tous les deux ans, mais certains réalisent des performances largement supérieures. Ce qui contribue à créer le fameux mercato des enseignants-chercheurs. Les "profs stars" s'arrachent sur le marché international des formations en gestion, et les meilleurs salaires dépassent allègrement les 150 000 euros annuels. Quelques pointures émargeant même à 250 000 euros.

Fusions d'écoles : un effet "volume"

Selon nos projections, Kedge Business School, fruit du rapprochement de BEM (Bordeaux) et Euromed (Marseille), pourrait approcher le top 5, avec 227 étoiles (addition des performances des deux écoles). L'alliance de Reims et Rouen ne serait pas loin derrière avec 211 étoiles.

Mais la fusion qui enregistrerait la plus forte progression est France Business School (ESC d'Amiens, Brest, Clermont et Tours-Poitier) avec 207 étoiles (base 2011 car les écoles n'ont pas participé au palmarès de L'Etudiant cette année). Individuellement, les écoles figuraient dans les 2e et 3e tiers de notre classement recherche. Une évolution à scruter de près l'année prochaine...


  Nb d'étoiles publications CNRS -FNEGE 2010/2012 Nombre de professeurs permanents Part des professeurs titulaires d'un PhD obtenu dans une université 
étrangère accréditée (EQUIS, EPAS, AACSB)
Nombre d'étoiles par professeurs Evolution sur 5 ans
1-HEC 420 136 42,6% 3,1 159%
2-IESEG 277 70 41,4% 4,0 530%
3-EDHEC 260 88 27,3% 3,0 229%
4-ESSEC 237 140 49,3% 1,7 72%
5-EM Lyon 230 108 18,5% 2,1 254%
6-SKEMA 179 120 15,0% 1,5 326%
7-ESCP Europe 171 129 13,2% 1,3 51%
8-EM Strasbourg 161 82 2,4% 2,0 419%
9-Audencia 143 74 14,9% 1,9 430%
10-Euromed Management 139 98 12,2% 1,4 136%
11-Rouen Business School 138 79 10,1% 1,7 626%
12-ESC Grenoble 132 101 14,9% 1,3 65%
13-ESC Toulouse 116 91 11,0% 1,3 214%
14-ESC Bordeaux 88 77 14,3% 1,1 252%
15-ESC Rennes 87 66 30,3% 1,3 1640%
16-Sup de Co Reims 73 92 5,4% 0,8 204%
17-IPAG  64 52 0,0% 1,2 -
18-ISC 63 71 1,4% 0,9 385%
19-ESC Montpellier 59 72 11,1% 0,8 49%
20-ESSCA 55 72 11,1% 0,8 162%
21-INSEEC 53 122 3,3% 0,4 1225%
22-ESC Dijon 47 59 15,3% 0,8 96%
23-Télécom Ecole de Management 35 76 7,9% 0,5 75%
24-ESG 35 69 7,2% 0,5 -3%
25-ESC La Rochelle 34 75 8,0% 0,5 162%
26-ISG 34 37 5,4% 0,9 -
27-ESC Troyes 32 29 0,0% 1,1 357%
28-ESDES 31 47 0,0% 0,7 933%
29-EM Normandie 29 59 6,8% 0,5 480%
30-Novancia 28 92 4,3% 0,3  -
31-ESCE 22 63 11,1% 0,3  -
32-ESC Pau 17 32 9,4% 0,5  -
33-EBS 16 35 5,7% 0,5 -
34-ICN Business School 13 54 7,4% 0,2 333%
35-EDC 5 27 3,7% 0,2 -
36-ESC Chambéry 3 20 5% 0,2 200%


 

Notre méthodologie

Notre classement repose sur le cumul des "équivalents étoiles" attribués aux articles signés par les professeurs permanents, et publiés entre janvier 2010 et août 2012 dans les revues à comité de lecture en économie et en gestion, mentionnées dans la section 37 du CNRS et complétée par celles de la liste Fnege. Le classement a été effectué en fonction du nombre d'étoiles (catégorie 4 = une étoile ; catégorie 1* = cinq étoiles).

Par professeur permanent, nous entendons la définition de la CEFDG (Commission d’évaluation des formations et diplômes de gestion), à savoir des enseignants présents 4 ou 5 jours, dont l’école est l’employeur principal. Un professeur ne peut être permanent s’il est par ailleurs maître de conférences dans une université, ou à temps plein dans une université étrangère. Pour effectuer le calcul des "équivalents étoiles", nous avons demandé à toutes les écoles les copies des premières et dernières pages des articles.

Nous n’avons pas pris en compte les papiers non encore parus, les éditoriaux, les avant-propos ou les commentaires d’ouvrages. Notre tableau mentionne le nombre d’étoiles par professeur permanent, qui donne une idée de la "productivité recherche" du corps professoral.

Enfin, nous montrons la progression des écoles depuis 2007 (en nombre d'étoiles), à partir des chiffres utilisés dans le palmarès de l’Etudiant paru il y a 5 ans (référence janvier 2005-août 2007), pour les écoles dont on a les données.

Ce tableau prend en compte les 36 écoles de commerce délivrant un diplôme de grade master. Ces données ont été utilisées dans le palmarès des grandes écoles de commerce, réalisé par l'Etudiant et L'Express.

 

Marie-Anne Nourry | Publié le