Ultradiplômés mais dans des emplois précaires. C’est l’un des enseignements de l'enquête sur l’insertion des jeunes docteurs, rendue publique par l’Apec début octobre 2014, à l’occasion de son étude sur l’insertion professionnelle des jeunes diplômés. Une publication qui intervient alors que le mouvement de scientifiques "Sciences en marche", qui exige un plan de recrutement pluriannuel de chercheurs, a entamé sa marche vers Paris le week-end dernier.
"Le processus d’insertion [des docteurs] se caractérise par une stabilisation dans l’emploi moins rapide [que celle des bac+5 et plus] et une part importante de diplômés se dirigeant vers le secteur public", écrit l’association.
Toutefois, les docteurs accèdent plus facilement au marché du travail que les diplômés d'un bac+5 : un an après la thèse, 96% d’entre eux déclarent avoir déjà occupé un premier emploi, contre 71% des bac+5. Un taux d’insertion élevé qui s’explique par le fait que les doctorants occupent souvent un emploi pendant la thèse ou décrochent un postdoc après la soutenance, indique l’Apec.
9 docteurs sur 10 dans le secteur public n'occupent pas un emploi stable
Pour autant, ils ne sont que 43% à occuper un emploi pérenne un an après la thèse, contre 59% des diplômés d'un bac+5 et plus. L’Apec explique cette tendance par le fait que les docteurs s’orientent davantage vers le secteur public que les autres diplômés.
Or, note l’Apec, "la raréfaction des postes de recherche et d’enseignement, conjuguée à des processus de titularisation relativement longs, tend à favoriser la multiplication d’emplois précaires : plus de 9 docteurs sur 10 en emploi dans le secteur public au moment de l’enquête occupent un emploi non pérenne".
Les docteurs qui ont choisi le secteur privé sont en revanche sensiblement plus nombreux à être en contrat pérenne que les diplômés d'un bac+5 : 72% d’entre eux sont en CDI, contre 68% des bac+5 et plus.
- L'enquête Apec sur le devenir des jeunes docteurs (pdf - octobre 2014).