Les attendus, tant attendus, devraient enfin arriver entre les mains des établissements. Le document de synthèse présentant le cadrage national doit leur être envoyé mardi 12 décembre 2017.
Élaboré à partir des propositions des différentes conférences de doyens, des universités, des représentants des filières en tension et inspecteurs généraux, ce document de près de 50 pages qu'EducPros a pu consulter, détaille les éléments de cadrage national pour chaque mention de licence. Il liste les compétences et connaissances qu'il est nécessaire de maîtriser. En revanche, il ne précise pas la manière dont les universités mesureront l'adéquation entre les caractéristiques de la formation et le profil du candidat.
Un module "Découverte" en droit
Plusieurs éléments du cadrage sont transversaux : la maîtrise de l'expression orale et écrite, la capacité à travailler de façon autonome, les bonnes connaissances en langues vivantes ou une solide culture générale reviennent régulièrement, pour bon nombre de mentions de licence.
Ainsi, en droit, les candidats à l’inscription en licence devront "répondre aux attendus suivants" : savoir mobiliser des compétences d’expression écrite et orale témoignant de qualités rédactionnelles et oratoires, disposer d’aptitudes à la compréhension, à l’analyse et à la synthèse d’un texte, faire preuve d’aptitudes à la logique et au raisonnement conceptuel, pouvoir travailler de façon autonome et organiser son travail, être ouvert au monde et disposer de connaissances linguistiques et, enfin, être intéressé par les questions historiques, sociétales et politiques.
Toutefois, pour cette mention, le cadrage précise une spécificité : le lycéen devra avoir suivi préalablement un module "découverte du droit" afin que son dossier soit "recevable". Ce module, présenté comme un outil informatif et pédagogique, doit donner aux candidats un premier aperçu de l’adéquation de leur profil à une licence de droit. Si l'évaluation de ce module est obligatoire pour espérer décrocher une place en licence, le résultat n'en sera communiqué qu'au lycéen.
Fixer des "éléments" de dossier et non des "critères"
Charge désormais aux universités de décliner ces attendus, en fonction des spécificités des formations proposées. Et de préciser la manière dont elles analyseront la candidature du lycéen lorsque les demandes dépasseront les capacités d'accueil de la formation. "Soyons clairs : à ce stade, il ne s'agit pas de fixer les critères permettant d'écarter ou de retenir des candidatures mais bien de définir les compétences attendues de la part du futur étudiant pour suivre dans de bonnes conditions la formation souhaitée", souligne Gilles Roussel, le président de la CPU (Conférence des présidents d'université), dans une lettre adressée aux présidents d'universités le 11 décembre 2017.
"Au-delà des attendus, les établissements doivent définir par filière les éléments que l'équipe pédagogique prendra en compte lors de l'examen du dossier de l'étudiant postulant. Il s'agit bien des éléments (de type bulletin de notes, fiche Avenir...) et non des critères (avoir plus de 12 dans telle matière par exemple)", prévient le président dans sa missive, en précisant également que les dossiers des candidats "seront examinés par des responsables de l'accès en première année" désignés par les universités. Pour Gilles Roussel, il conviendrait "d'en valider la liste dans (les) instances afin d'asseoir leur légitimité en cas de contentieux".
Une rubrique "projet de formation motivé" sur parcoursup
Pour aider les équipes pédagogiques dans leur tâche, une rubrique "projet de formation motivé" sera intégrée à la plate-forme Parcoursup. L'élève y rédigera un projet pour chaque vœu exprimé, précise une note envoyée début décembre aux recteurs et présidents d'université par le ministère de l'Enseignement supérieur. "Destiné à expliciter le projet d'études et la motivation du lycéen, ce projet vaudra lettre de motivation", est-il indiqué dans le document. La lettre de motivation, qui devait être l'un des documents demandés aux candidats, "n'aura donc plus vocation à être sollicitée par les établissements".
Quant aux notes de l'élève, elles "ne sont qu'une partie des éléments" qui seront pris en compte, insiste le ministère, en référence à ce nouvel espace de "projet de formation motivé". Et si des tests sont proposés sur la nouvelle plate-forme, "ils ne doivent en aucun cas constituer un outil de sélection", prévient la Rue Descartes.
Les attendus devront faire l'objet d'une délibération par la commission formation et vie universitaire de l'université et présentés pour avis au conseil académique, tout comme les délibérations sur les capacités d'accueil, qui seront examinées par le conseil d'administration. Les universités ont jusqu'au 17 janvier 2018 pour renseigner la nouvelle plate-forme Parcoursup, avant que les lycéens ne commencent à saisir leurs vœux le 22 janvier 2018.
Depuis la publication de cet article, le ministère de l'Enseignement supérieur a rendu public ce cadrage national des attendus. Pour le consulter, cliquez ici.