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Exclusif. Télécom ParisTech et Télécom SudParis se lancent dans la fusion

Céline Authemayou Publié le
Exclusif. Télécom ParisTech et Télécom SudParis se lancent dans la fusion
En 2019, Télécom ParisTech quittera ses locaux parisiens pour rejoindre le plateau de Saclay. // ©  Télécom ParisTech
Les deux écoles d'ingénieurs franciliennes, membres de l'Institut Mines-Télécom, ont annoncé à leurs personnels, le 8 septembre 2016, réfléchir à un projet de fusion pour 2019.

C'est une annonce de rentrée qui va occuper les esprits ces prochains mois. Le 8 septembre 2016, les directeurs de Télécom SudParis et de Télécom ParisTech, Christophe Digne et Yves Poilane, ont informé simultanément leurs personnels, réunis en amphithéâtre à l'occasion de la rentrée, du projet de fusion des deux écoles d'ingénieurs. Avec, comme horizon 2019.

Si le projet avait déjà été évoqué dans les couloirs des établissements, il n'avait jamais dépassé le stade de la lointaine hypothèse. "Cette annonce reste très inattendue dans un amphi de rentrée," lance un enseignant de Télécom SudParis.

À l’image des projets de fusion menés entre Mines Nantes et Télécom Bretagne ou encore Mines Douai et Télécom Lille, elles aussi placées sous la tutelle du ministère de l’Économie, une étude de faisabilité va être lancée pour juger de l’opportunité d’un tel rapprochement. Le document sera finalisé en janvier 2017. Les conseils des écoles devront alors se prononcer en faveur, ou non, de la fusion.

la tutelle, cheville ouvrière

En parallèle de l’annonce du 8 septembre, les personnels, ainsi que les membres des conseils d’administration des écoles, ont tous reçu la lettre de mission envoyée par la tutelle à leurs directeurs via le CGEIET (Conseil général de l’économie, de l’industrie, de l’énergie et des technologies).

"Le rassemblement en un même lieu, celui de Saclay, symbolique de l’effort national d’enseignement supérieur et de recherche qui vise à une forte visibilité internationale, pose naturellement la question de l’existence de deux écoles distinctes, relevant du même ministère, aussi proches à tous points de vue", est-il noté dans le document, avant de préciser que le travail de réflexion se fait sur proposition des directeurs et avec l’accord des présidents des conseils d’école.

"Par ailleurs, dans un souci d’améliorer leur visibilité et leur performance, plusieurs grandes écoles d’ingénieurs ont crû par fusion (...) Ces mouvements stratégiques d’ampleur justifient pleinement d’examiner comment vos deux écoles peuvent évoluer ensemble dans les années à venir", poursuit le CGEIET, avant de préciser que Télécom EM devra être associée aux réflexions.

Télécom SUDPARIS préfère Télécom ParisTech à l’EnsiIe

En se tournant vers sa cousine naturelle Télécom ParisTech, Télécom SudParis clôt du même coup le projet de rapprochement un temps envisagé avec l'ENSIIE. Une étude d'opportunité avait été lancée en janvier 2016, après plusieurs années de débats et de discussion. Finalement, seule la convention d’association à l'IMT (Institut Mines-Télécom), déjà prévue, sera signée.

"Il faut reconnaître que la perspective d'un rapprochement avec Télécom ParisTech est plus intéressante, en raison de nos thématiques communes mais également pour le poids donné à l'IMT dans l'Université Paris-Saclay", note un membre du personnel de Télécom SudParis.

Du côté de Paris en revanche, les dents grincent, face à un projet "qui ne fait pas rêver", commente un enseignant.

Peser dans les “luttes d’influence”

Toutes deux membres de l’UPsay, Télécom ParisTech et Télécom SudParis doivent rejoindre, chacune à leur manière, le plateau de Saclay au cours des prochaines années. La première y déménagera totalement en 2019. La seconde y installera une partie de ses équipes de recherche. Si fusion il y a, ce programme ne change pas : Télécom SudParis restera à Évry. Les ressources financières, tout comme les surfaces, manquent à l’appel pour envisager un regroupement sur un seul site.

Avec ce projet de rapprochement, l’IMT vise un objectif clairement affiché par la tutelle : gagner du poids au sein de l’UPSay. “[Ce regroupement] accroîtrait le poids, l’influence et l’identité de vos deux écoles dans le paysage français des grandes écoles et de leurs diplômés, à commencer par celui de Saclay”, note le CGEIET dans sa lettre de mission.

“Quoi qu’on en dise, la taille compte dans les luttes d’influence”, glisse-t-on du côté du ministère. Et celles-ci ne manquent pas sur le plateau de Saclay.

À l'Ouest et au Nord, le nom des futures écoles Mines-Télécom arrêté

Après des mois de suspens et de débat, les noms des futures écoles nées de la fusion de Mines Nantes et Télécom Bretagne à l'Ouest et Mines Douai et Télécom Lille au Nord sont enfin arrêtés.

En juin 2016, Emmanuel Macron, alors ministre de l'Économie, avait été appelé à la rescousse pour arbitrer. "L'enjeu est trop important pour laisser seules les écoles trancher, confiait-t-on alors du côté du ministère. Les établissements subissent de nombreuses pressions, sur fond d'intervention politique".

Le ministère a donc tranché : l'école née de Mines Nantes et Télécom Bretagne devient ainsi l'École nationale supérieure Mines Télécom Atlantique-Bretagne-Pays-de-la-Loire. L'école née de Mines Douai et Télécom Lille devient pour sa part l'École nationale supérieure Mines Télécom Lille-Douai.

Des noms qui permettent de ménager tous les acteurs des territoires concernés.

Céline Authemayou | Publié le