Les contours de la future fondation de l’université de Bordeaux se précisent. Le groupe Safran, SFR, Sanofi ont donné début octobre 2009 leur accord pour être membres fondateurs de cette structure qui se veut une véritable passerelle entre le monde de l’université et celui de l’entreprise. Avec les fonds recueillis (déjà 3M€ avec 6 fondateurs), la fondation pourra financer des chaires d’enseignement, des bourses de chercheurs et des projets internationaux. L’idée étant de faire correspondre les compétences de l’université de Bordeaux (4 universités et 4 grandes écoles du Campus) aux besoins des entreprises.
Jean René Fourtou, un VRP de poids pour la fondation
La Fondation de Bordeaux a trouvé un allié de poids, en la personne de son président, Jean René Fourtou. Le président du conseil de surveillance de Vivendi et du groupe Canal+ ne ménage pas sa peine. Le 7 octobre 2009, il rencontrait Alain Rousset, le président du Conseil Régional d’Aquitaine, lequel s’est engagé à apporter une contribution financière à hauteur de 500 000 €. Le lendemain, il tapait à la porte d’Alain Juppé, le maire de Bordeaux. « Cela a été dur de lui arracher trois sous » confie Jean René Fourtou qui a tout de même obtenu que la ville s’engage sur 250 000 €.
Le 9 octobre 2009, c’est un noyau de chefs d’entreprise, une quarantaine, membres du club d’entreprises de Mérignac (300 adhérents) que le président de la Fondation a voulu séduire le temps d’un déjeuner. Un exercice délicat. Aucune question dans la salle n’a surgi sur les liens qui pouvaient être créés avec les laboratoires universitaires. Visiblement, l’assistance était plus impressionnée par le parcours de ce libournais de naissance, ex PDG de Rhône Poulenc puis d’Aventis.
Un plaidoyer sur le dynamisme et l'ouverture des universités de Bordeaux
Pas de quoi déstabiliser ce grand patron qui a apostrophé son auditoire : « Il faut que vous preniez conscience de l’événement majeur qui est en train de se produire dans les universités de Bordeaux. Elles ont décidé de jouer groupées et d’avoir une démarche unitaire autour du projet Campus qui va nécessiter un budget d’un milliard. Elles sont ouvertes comme elles ne l’ont jamais été. Je n’aurais jamais imaginé cela », leur a-t-il lancé.
Jean René Fourtou qui a un gros carnet d’adresses ne veut pas uniquement « faire la quête". « Il faut que la Fondation joue un rôle de catalyseur et accompagne les PME qui ont une méconnaissance des labos universitaires », répète-t-il. Reste qu’il est trop tôt pour déterminer des thématiques de recherche appliquées et les partenariats passés. La Fondation devrait être portée sur les fonds baptismaux début 2010.