D'un côté, Centrale, qui recrute ses étudiants après un bac+2. De l'autre, l'Eni, qui accueille des bacheliers. A première vue, les passerelles entre les deux écoles d'ingénieurs peuvent paraître minces sur le plan de la formation. Pourtant, les établissements ont décidé de se rapprocher, pour donner naissance à un projet baptisé Centrale Lyon Technologies. "Cette stratégie s'inscrit dans la mouvance actuelle du regroupement des établissements, constate Hassan Zahouani, responsable du projet et professeur rattaché à l'Eni. Depuis vingt ans, les deux établissements collaborent sur le plan de la recherche, grâce à un laboratoire multi sites notamment. Il y avait donc un pas à franchir au niveau de la formation".
Si Centrale continuera de former des ingénieurs généralistes et l'Eni des "ingénieurs technologues", l'ambition est avant tout d'élargir l'offre proposée aux étudiants, grâce à la mise en place de passerelles. "Des élèves ayant choisi Saint-Etienne pour l'aspect technologie de la formation pourraient très bien intégrer Centrale", par exemple souligne Hassan Zahouani. La création d'un bachelor en trois ans est également à l'ordre du jour.
L'un des objectifs du projet est de permettre à l'école d'ingénieurs lyonnaise de diversifier le profil de ses étudiants. Un discours qui s'inscrit dans la "mouvance actuelle de l'ascenseur social, argumente le porteur du projet. Les élèves qui ne souhaitent pas faire de classes préparatoires pourraient très bien passer par l'Eni puis rejoindre Centrale".
Mutualisation de certains services
Mais Centrale Lyon Technologie devrait également permettre aux deux écoles de mutualiser certains de leurs services, à l'image de la bibliothèque, du service des relations industrielles, des relations internationales ou encore de certaines alliances à l'international avec la Chine ou le Japon. Le but ? Faire des économies et s'intégrer dans le territoire grâce à un axe Saint-Etienne – Lyon renforcé. Un axe qui aurait pu inclure par exemple les Mines Saint-Etienne, un temps évoquée pour un possible partenariat avec l'Eni. "Mais l'école ne dépend pas du même ministère, ce qui coupe court à la discussion", sourit Hassan Zahouani.
Objectif rentrée 2015
Si les lignes précises du dossier restent encore à définir, les deux conseils d'administration ont approuvé le projet. La convention liant les établissements est en cours d'écriture. Elle sera signée d'ici le printemps et transmise ensuite au ministère de l'Enseignement supérieur. L'échéance de 2015 est donc envisagée, avec la préparation du futur bachelor, la formalisation des passerelles et l'organisation des mutualisations.