La loi pour la refondation de l’école républicaine est une réforme "profonde, ambitieuse" et "cruciale", a déclaré Angel Gurria, secrétaire général de l’OCDE (Organisation de coopération et de développement économiques), lors du colloque co-organisé par l’organisation internationale et le ministère de l’Education. Un appui qui intervient au moment où le texte est en débat au Parlement.
Le ministre Vincent Peillon est venu rappeler que les masters développés au sein des ESPE (école supérieure du professorat et de l'éducation) seraient "professionnalisants" et permettraient "une entrée progressive dans le métier". La sociologue Nathalie Mons et le chef de la division Petite enfance et établissements scolaires de l'OCDE, Michael Davidson, avaient souligné en amont que la France était l'un des derniers pays de l'OCDE à appliquer un modèle "consécutif" de formation, privilégiant le savoir disciplinaire avant de s’intéresser aux compétences professionnelles. Les autres pays ayant adopté un système "simultané", mélangeant savoirs disciplinaires et formation professionnelle.
Des discussions sur le métier enseignant à venir
Si la première table ronde s’est intéressée aux raisons justifiant une formation professionnelle initiale pour les jeunes professeurs, la seconde a abordé un thème beaucoup moins porteur en France : celui de la formation continue des enseignants.
"Les débats en France n’ont pas porté autant que je le souhaiterais sur la formation continue, a regretté Vincent Peillon. Nous souhaitons redonner sa place à une formation continue devenue obsolète." Le sujet devrait être abordé lors des "discussions sur le métier d’enseignant", que le ministre souhaite lancer durant le deuxième trimestre 2013.
Le débat pourrait être enrichi par l’exemple québécois, présenté par Claude Lessard, président du Conseil supérieur de l’Education au Québec. Trois systèmes de formation continue cohabitent dans la Belle Province : l’un est institutionnel, impulsé par l’Etat comme un outil de politique éducative ; l’autre est individuel, impulsé par les professeurs et constitue un outil d’amélioration personnel. Le dernier enfin, est collectif, impulsé par l’équipe pédagogique, comme un outil d’autorégulation.
L’espoir pourrait venir également de l’introduction de la journée, par Andreas Schleicher. Le directeur adjoint de l’éducation et des compétences de l’OCDE a présenté un tour du monde des modèles éducatifs, avec l'illustration de l'évolution, très rapide, du système japonais d’une pédagogie de la répétition vers une pédagogie de la créativité.