Pour les non initiés, la blockchain (chaîne de données) est étroitement liée aux cryptomonnaies, comme le bitcoin, dont elle permet les échanges. Pourtant, comme le rapporte un article d’Edtech magazine, son utilisation dépasse largement le domaine spéculatif et pourrait profiter à l'enseignement supérieur tant en matière de gestion de données, de certification de diplômes que de publication de travaux de recherche.
La technologie de la blockchain est un registre informatique distribué au sein d'un réseau, où l’on peut enregistrer des informations et des transactions de manière sécurisée grâce à des procédés cryptographiques. Chaque membre du réseau peut apporter des changements au registre principal, qui sont mémorisés sous la forme d'un nouveau bloc de données. Celui-ci contient une empreinte (hash) de la signature du précédent, laissant une trace de tous les changements.
Appliquée aux diplômes universitaires, cette traçabilité donne la possibilité aux étudiants de posséder dans la blockchain une certification de leurs diplômes ou leurs relevés de notes. Avec l'émergence des micro-diplômes et la multiplication des certifications délivrées par différentes institutions, plus besoin de courir d’une administration à une autre pour obtenir des copies des documents. Tout étant stocké dans cette chaîne de données.
Des établissements français ont d’ailleurs initié un mouvement, en inscrivant dans la blockchain les certifications de diplômes de leurs apprenants. Une fois ces diplômes et références centralisés en un seul et même endroit, les étudiants peuvent facilement partager cette information avec d'autres établissements dans lesquels ils souhaitent poursuivre leurs études, ou de potentiels employeurs dans le cadre d'entretiens d'embauche. De quoi réduire la lourdeur administrative dans les établissements et les risques de fraude au faux diplôme. Car une fois validées, les données sont inaltérables.
Pour une publication ouverte des ressources
Mais EdTech magazine voit un autre avantage à l’utilisation de la blockchain dans le secteur de l’enseignement supérieur et, plus généralement, de l’éducation. Les enseignants-chercheurs peuvent y publier de nouvelles ressources éducatives ou des résultats de recherche, avec une traçabilité assurée des documents. Mais aussi et surtout de les diffuser auprès du plus grand nombre en se passant des classiques intermédiaires de type revues scientifiques et manuels scolaires, qui freinent la diffusion de masse, notamment en raison de leurs coûts.
Les défenseurs de la blockchain appliquée à l’éducation voient dans ce processus l’occasion de propager le modèle d’open education (éducation ouverte), tant pour les étudiants, les institutions que les enseignants. Toutefois, l'adoption de cette technologie par le plus grand nombre reste encore l'inconnue de cette équation presque parfaite.