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Grande-Bretagne : une manifestation étudiante aux allures de combat perdu

De notre correspondante en Grande Bretagne, Elisabeth Blanchet Publié le
Deux ans après les manifestations étudiantes violentes contre le triplement des frais de scolarité, de 3.000 à 10.000 étudiants britanniques ont défilé mercredi 21 novembre 2012 dans les rues de Londres pour continuer à marquer leur mécontentement suite à cette augmentation et leurs inquiétudes face aux perspectives d'emploi des jeunes.

La nouvelle génération d'étudiants britanniques, entrés en premier cycle à la rentrée 2012, n'a pas le choix : ils doivent payer des frais de scolarité trois fois plus élevés que leurs aînés (11.200 € par an), contracter des dettes de plus en plus importantes et ce, pour des perspectives d'emploi de moins en moins garanties. Bilan : le nombre d'entrées à l'université a chuté de 10% en septembre et l'évaluation du montant de la dette (1) pour chaque étudiant en fin de premier cycle passe de 32.000 € à 66.000 €.

Augmentation des dettes et du chômage


Quant aux perspectives d'emploi des jeunes, elles sont de moins en moins à la hauteur des diplômes acquis. Selon des chiffres de l'ONS (2) parus en mars 2012, 35,9% des jeunes diplômés ces six dernières années ont des emplois sous-qualifiés par rapport à leurs niveaux de qualification. Ils n'étaient que 26,7% en 2001. D'après la même source, le taux de chômage des jeunes diplômés était de 18,9% au dernier trimestre 2011, le double de celui de 2007, juste avant le début de la récession. Des chiffres peu encourageants qui font réfléchir les futurs étudiants : est-ce vraiment la peine d' «investir» dans un diplôme universitaire ?

Division entre étudiants

Ce constat alarmant n'a pourtant pas réuni les foules lors de la manifestation de mercredi : 10.000 étudiants – contre 50.000 en novembre 2010 – selon le NUS (National union of students), le principal syndicat étudiant organisateur de la marche, entre 3.000 et 4.000 selon les autorités. Et surtout une fin de marche marquée par la division entre étudiants. Liam Burns, président du NUS, s'est fait chahuter et attaquer à coups d'œufs alors qu'il tentait de prendre la parole sur un podium...

Bon nombre d'étudiants, appartenant notamment au groupe NCAFC (National campaign against fees and cuts) constitué au moment des grandes manifestations de 2010, reprochent au NUS d'avoir été trop modéré et pas assez radical dans sa lutte contre l'augmentation des frais de scolarité. «L'éducation doit être financée en taxant les riches et les grandes entreprises», a déclaré hier un des leaders du groupe, Michael Chessum.

(1) Selon une enquête menée par Push
(2) Office for National Statistics.


De notre correspondante en Grande Bretagne, Elisabeth Blanchet | Publié le