"Reste-t-on avec deux écoles ? Ou bien, si des affinités se font jour, allons-nous plus loin ?" Emmanuel Imberton, le président de la CCI lyonnaise, dont dépend l'EM Lyon a engagé des discussions avec son homologue grenoblois pour mettre sur la table le sujet du rapprochement entre les les deux écoles de commerce rhônalpines.
C'est peu de dire que du côté de la direction de la business school de Grenoble la réaction est tempérée. "Quel dommage qu'on n'ait jamais réussi à construire jusqu'ici quelque chose d'astucieux avec Lyon !", déplore Loïck Roche. Le directeur général de GEM en profite pour rappeler qu'il y a deux ans, persuadée de la pertinence d’une telle collaboration, GEM avait invité les équipes lyonnaises à travailler sur les possibles actions communes à mener. "Mais les choses en sont restées là. Nos équipes ont rappelé celles de Lyon qui n'ont pas donné suite".
"Il est de mon devoir de dire que les fusions ont un coût financier, un coût pour les territoires et un coût social... quand elles ne tuent pas certaines écoles ! (L. Roche)
Cette fois l'impulsion vient du président de la CCI lyonnaise dans la foulée de l'annonce de la nomination de Bernard Belletante à la tête de l'EM Lyon. " On accueille cette impulsion avec satisfaction. Le mot 'mariage' a même été prononcé", fait mine de se réjouir Loïck Roche avant de mettre en garde contre le fantasme d'une fusion : "Il est de mon devoir de dire que les fusions ont un coût financier, un coût pour les territoires (déficit d'image de marque quand le nom des villes disparaît de celui des écoles) et un coût social puisqu'il y a des licenciements… Quand elles ne tuent pas carrément les écoles !".
Le directeur de GEM qualifie ainsi de "monstrueux" le coût de la création de France Business School, où le rapprochement de quatre écoles se serait traduit selon lui par une chute de 75% des recrutements d'élèves en première année, passant de 1.300 à 350. "Méfions-nous des faux prophètes adeptes de la 'taille critique'", conclut Loïck Roche qui invite l'EM Lyon à se concentrer sur une première action "ambitieuse mais ciblée" : construire un executive MBA de classe mondiale. "En France, il n'en existe actuellement que deux, ceux d'HEC et l'Insead".
Par ailleurs, GEM s'est engagée dans une étroite coopération avec l'ESC Dijon et l'EM Normandie, avec laquelle elle partage en outre un campus commun depuis la rentrée 2013. Des arguments qui ne jouent pas en faveur d'un rapprochement avec l'EM Lyon.