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Incubateurs : les grandes écoles s'interrogent sur le modèle à adopter

Laura Makary Publié le
Incubateurs : les grandes écoles s'interrogent sur le modèle à adopter
Le pourcentage d'étudiants en sortie de cursus créant leur entreprise pourrait atteindre 15 %, "au regard de la situation dans certains pays", selon la CGE. // ©  Stephane AUDRAS/REA
Pour la première fois, la Conférence des grandes écoles a publié mardi 4 avril 2017 une étude et des préconisations sur les incubateurs des écoles et leurs liens avec les territoires. L'occasion de rappeler que plus de 5 % des étudiants créent leur société une fois leur diplôme en poche.

Développer des modèles opérationnels et financiers adaptés, créer un label accélérateur pour les incubateurs, associer l'ensemble des acteurs de l'incubation fin de mettre en place de nouveaux outils. Toutes ces propositions figurent dans une étude publiée le 4 avril 2017 par la CGE (Conférence des grandes écoles).

Après la mobilité, le fundraising et l'insertion, la Conférence des grandes écoles se penche ainsi sur un autre sujet d'étude, les incubateurs. Dans ce document, la CGE dresse un panorama de l'entrepreneuriat au sein de ses écoles et de leurs dynamiques territoriales. L'objectif ? "Définir les conditions d'amélioration et de développement de leurs pratiques, notamment au regard de l'articulation avec les différents acteurs."

"Les modèles financiers sont fragiles et dépendent du soutien variable des écoles et des subventions des collectivités", souligne la CGE, qui se montre cependant optimiste dans son bilan chiffré : 62 % des établissements ont mis en place des cursus de formation dédiés à l'entrepreneuriat, 65 % disposent d'un incubateur, en propre ou partagé, et 72 % des entreprises créées au sein des incubateurs sont pérennisées cinq ans après.

développer des "modèles financiers adaptés"

Dans ses six propositions, la CGE évoque la nécessité de "modèles opérationnels et financiers adaptés". Pour cela, les écoles doivent avant tout définir leur modèle : fermé, "au bénéfice des seuls étudiants et alumni", ou ouvert, en vue de "diffuser les compétences au sein de l'écosystème". Et décider de leur positionnement : pré-incubation, incubation ou développement de l'entreprise.

La CGE conseille de davantage "privilégier les dynamiques de mise en réseau pour développer la diversité des formations des créateurs" et de "consolider des revenus récurrents", du financement des établissements, des entreprises, des pouvoirs publics via des appels à projets de création et les alumni.

Ces derniers sont considérés comme une piste importante par la Conférence dans son étude. Celle-ci met en avant la possibilité de "développer les pratiques en lien avec le réseau des alumni", via du mentorat, des financements avec l'aide de business angels ou même la mise en place de fonds dédiés.

Se rapprocher du territoire

La CGE suggère à ses écoles de se rapprocher de leur territoire et de leurs entreprises, en développant "les synergies et des services partagés avec les autres acteurs de l'écosystème", puis en participant "à la création de hubs technologiques autour des différents acteurs" de l'enseignement supérieur, des SATT, des technopoles et des clusters.

La Conférence propose de plus de créer et renforcer leurs liens "avec les entreprises locales et plus particulièrement les grandes entreprises en démarche d'open innovation", voire d'impliquer "les grandes entreprises dans l'accompagnement des start-up au titre du mécénat de compétence".

CRÉER UN Réseau national et UN label "accélérateur"

Rapprocher "l'ensemble des acteurs de l'incubation pour mettre en place de nouveaux outils partagés au niveau national" est une autre piste, qui permettrait de "faire reconnaître la spécificité de cette activité au regard des aides aux entreprises" et d'inciter les pouvoirs publics à créer des bourses pour les étudiants-entrepreneurs.

Dernière proposition : la création d'un "label accélérateur" pour les incubateurs. Via ce label, les entrepreneurs membres pourraient avoir accès à "un pool de mentors parmi les alumni" et à "un écosystème interne dense d'utilisateurs/testeurs".

De quoi inciter les étudiants en sortie de cursus à créer leur entreprise. Ils représentent aujourd'hui 5,3 % des effectifs. Mais, "au regard de la situation dans certains pays", ils pourraient atteindre jusqu'à 15 % des diplômés de l'enseignement supérieur.

Laura Makary | Publié le