Et si finalement le président de la République n’avait pas totalement perdu son pari d’inverser la courbe du chômage avant la fin de l'année 2013 ? En tout cas, pour les diplômés 2008 de niveau bac+3 et plus, l’horizon paraît bien dégagé. Pour preuve, 84 % d’entre eux ont, aujourd’hui, un emploi.
Par ailleurs, 85 % ont décroché un CDI, et 7 sur 10 occupent un poste de cadre, d’après la première enquête de ce type menée par l’Apec (Association pour l’emploi des cadres).
Crise économique et rattrapage au fil du temps
Pourtant, ces jeunes sont “arrivés sur le marché du travail au moment de l’éclatement de la crise financière. Ils ont vécu leurs cinq premières années de vie professionnelle sous le signe de la récession qui a frappé durement le marché du recrutement”, analyse Pierre Lamblin, directeur du département Études et recherche de l’Apec.
Ainsi, en 2009, seulement un an après avoir décroché leur diplôme, la partie était loin d’être gagnée pour tous. La plupart des jeunes interrogés (68 %) disent ressentir toujours l’influence de la crise sur leur vie professionnelle. En particulier les bac+4 et bac+6 (72 %), les plus confrontés à la précarisation de l’emploi, mais surtout les diplômés d’écoles de commerce : 73 % s’estiment touchés par la crise. “Ils évoquent des difficultés liées à la rémunération (63 %), des incertitudes sur leur avenir (53 %) ainsi que des difficultés d’accès à l’emploi (61 %)", indique l’enquête.
73 % des diplômés d’écoles de commerce disent ressentir l’influence de la crise sur leur vie professionnelle
“La comparaison avec l’enquête menée en 2009 montre des rattrapages importants”, explique Pierre Lamblin. Avec des différences selon le niveau d’études. Par rapport aux résultats enregistrés un an après l’obtention du diplôme, il apparaît que ce sont les bac+4 et bac+5 qui voient leur accès à l’emploi s’améliorer au fil des années puisqu’ils gagnent respectivement 21 et 23 points.
Sport, sciences et techniques : un accès à l’emploi plus facile
Par ailleurs, l’accès au marché du travail est plus au moins facile selon la formation d’origine, ajoutent les rapporteurs de l’Apec. Quand 71 % des diplômés en génie civil-BTP-architecture-design et 72 % de ceux en arts-édition-communication-journalisme ont décroché un job au terme de cinq années, cette proportion passe à 93 % en technologie-industrie-ingénierie et en mathématiques, et même à 94 % en sport.
Or, si les formations en STAPS attirent beaucoup, c’est nettement moins le cas des sciences et techniques. Un argument de plus pour les responsables d’établissements qui souhaitent convaincre les lycéens de rejoindre ces filières ?
Lire l'enquête de l'Apec (janvier 2014) : “Les diplômés de 2008 : situation professionnelle en 2013”