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Insertion professionnelle : le diplôme (r)assure

Isabelle Maradan Publié le
La confiance en ses chances de trouver un emploi s’élève avec le niveau de diplôme : c’est ce que révèle le troisième Baromètre de l’humeur des jeunes diplômés Deloitte/Ifop publié le 30 janvier 2014. Alors que  les chiffres reflètent la dégradation du marché, les difficultés à trouver un emploi sont vécues comme une conséquence du manque d’expérience professionnelle.

Effet de la crise économique actuelle, les jeunes diplômés (de niveau bac minimum) s’insèrent plus difficilement. A peine plus de la moitié (51%) de ceux qui ont décroché leur diplôme depuis moins de trois ans occupe actuellement un poste en entreprise, comme le révèle le troisième baromètre de l’humeur des jeunes diplômés réalisé par Deloitte avec l’Ifop en janvier 2014. Lors des deux précédentes éditions, leur taux d’insertion était stable et un peu plus élevé (55%) que cette année.

27 CV en moyenne pour un emploi

Trouver un emploi prend également plus de temps. En moyenne, les jeunes diplômés en quête d’un job en janvier 2014 avaient débuté leurs démarches six mois auparavant, soit sept semaines de plus que les jeunes interrogés un an auparavant. Et l’allongement de la durée de la recherche n’augmente pas le nombre d’entretiens d’embauche. A ce niveau-là, rien ne bouge : les jeunes diplômés en quête d’emploi en décrochent toujours trois en moyenne.

A contrario, ce qui a considérablement augmenté depuis l’an dernier, c’est le nombre de CV envoyés avant de décrocher un emploi : 27 CV en moyenne pour les jeunes en poste en 2014, contre 16 en 2013. En la matière, les filières courtes apparaissent comme plus efficaces : les diplômés de bac+2 n'ont envoyé "que" 16 CV pour décrocher leur poste actuel.

Le manque d’expérience professionnelle vient, selon les jeunes en quête d'emploi, en tête des facteurs nuisant à leur insertion professionnelle. Et ils pointent leur difficulté à trouver des annonces correspondant à leur profil. Dès lors, près de 6 jeunes sur 10 avaient peu ou pas du tout d’espoir d’être embauchés dans les six prochains mois.

Dans ce contexte de dégradation du marché de l’emploi et de raréfaction des annonces, les plus diplômés accusent moins le coup. Près de 70% des titulaires d’un troisième cycle et plus d’un diplômé d’une grande école sur deux croient en leurs chances de décrocher un emploi dans les six mois, contre 37% des titulaires d’un DUT (Diplôme universitaire de technologie). Il faut dire que seul un quart (24%) des diplômés des grandes écoles n’était pas encore poste en janvier 2014, moins de trois ans après avoir obtenu leur diplôme. Pour ce qui concerne les titulaires d'un doctorat, leur indice de confiance est d'autant plus étonnant que 50% de ceux qui cherchent toujours un emploi n'ont décroché aucun entretien sur une durée moyenne de plus de 5 mois.

Le manque d’expérience professionnelle vient, selon les jeunes diplômés, en tête des facteurs nuisant à leur insertion professionnelle

des jeunes Pragmatiques face à l’emploi

Dans l’ensemble, c’est le pragmatisme et la sécurité qui l’emportent. Près de deux tiers des jeunes interrogés, en poste ou non, estiment que l’emploi est en premier lieu un moyen de gagner sa vie. C’est même la priorité affichée pour les trois quarts de ceux qui sont issus d’une filière courte.

Une fois en poste, la sécurité prime. Près de 6 jeunes sur 10 souhaitent continuer à travailler dans leur entreprise actuelle, dans laquelle les trois quarts occupent un CDI (contrat à durée indéterminée) et presque tous un temps plein (88%). L’encadrement juridique des contrats figure d’ailleurs sur le podium des principaux arguments que les jeunes attribuent à la France pour leur avenir professionnel, après le dynamisme de leur secteur d’activité et la qualité de vie. Et seul un petit quart (24%) du panel estime que l’emploi est avant tout une source d’épanouissement personnel.
Alors que la génération Y est souvent présentée comme plus soucieuse de l’intérêt immédiat de son travail que de sa carrière et plus infidèle à l’entreprise, ce baromètre en dessine un autre visage.

 

Plus du quart des jeunes en quête d’emploi envisage de quitter l’Hexagone
81% des jeunes diplômés jugent que la France possède encore des atouts pour leur avenir professionnel et un quart en sont convaincus (25%). Cela n’empêche pas un quart (27%) de ceux qui recherchent un emploi d’envisager leur avenir professionnel à l’étranger. Une envie que caressent même 45% des titulaires d’un diplôme universitaire de troisième cycle n'ayant pas de poste. Parmi les destinations jugées les plus attractives par les jeunes tentés par l’aventure, le Canada coiffe les Etats-Unis, suivi par le Royaume-Uni et l’Australie.

Leurs principales motivations ? Travailler dans un environnement culturel différent, dans un milieu professionnel plus positif, maitriser une langue étrangère, gagner plus ou encore enrichir son CV. Si près de la moitié des jeunes souhaitant partir envisagent une expatriation d’une durée de un à cinq ans, ils sont tout de même 28% à projeter d’y faire toute leur carrière. Cette dernière option est surtout mise en avant par les jeunes en recherche d’emploi issus d’un cursus court.
Les sortants de formations longues, à l’université ou en grande école, considèrent plutôt l’expatriation comme une expérience de courte durée.
Aller plus loin
Retrouvez tous les résultats du baromètre 2013 Deloitte/Ifop de l'humeur des jeunes diplômés.

Isabelle Maradan | Publié le