Faire de la France un acteur international incontournable de l’intelligence artificielle. Telle est la volonté du gouvernement, qui avait confié, en septembre 2017, une mission au mathématicien et député de l'Essonne (LREM), Cédric Villani, sur cette thématique. Ce dernier a rendu son rapport mercredi 28 mars 2018. Le document de plus de 200 pages retient quatre grandes thématiques sur lesquelles devront se concentrer les efforts de la Nation ces prochaines années : la santé, l’environnement, les transports et la défense.
Mais l’enseignement supérieur et la recherche ne sont pas en reste. "La première [priorité de la France] doit être la recherche, milite le député dans un entretien accordé jeudi 29 mars à "La Croix". Il faut tripler le nombre de chercheurs dans le domaine et empêcher leur départ à l’étranger en ayant des instituts mieux administrés et mieux dotés." Ces instituts de recherche interdisciplinaires pourraient être regroupés au sein de quatre à cinq réseaux nationaux, détaille Marc Schoenauer, directeur de recherche à l’Inria-Saclay et membre de la mission Villani, lors de la conférence EducPros du 29 mars 2018, organisée à Nice en partenariat avec l’Inria et le cluster EducAzur.
"Ces instituts seraient répartis sur tout le territoire et miseraient sur une forte interdisciplinarité, car l’intelligence artificielle se diffuse dans l’ensemble des domaines scientifiques", précise le chercheur. Se côtoieraient ainsi des spécialistes de l’intelligence artificielle et des chercheurs issus d’autres disciplines, "qui se formeraient au contact de leurs collègues". Le rapport Villani préconise que des financements publics soient versés afin d'amorcer la création de ces centres, via un "appel d’offre initial", avec un jury international qui sélectionnerait les meilleurs dossiers. Pour l’heure, aucun chiffrage financier n’est avancé. C’est, en effet, l’une des spécificités du rapport Villani.