La nouvelle présidente du conseil d’administration de Campus France, Sophie Béjean, veut faire repartir l’agence sur de nouvelles bases et mettre derrière elle les difficultés vécues depuis la fusion des trois entités (Campus France, association Egide, CNOUS). Cette ancienne présidente d’université se félicite aujourd’hui d’une "confiance retrouvée avec le ministère des Affaires étrangères et celui de l’Enseignement supérieur".
La publication du rapport annuel de Campus France est ainsi l’occasion de communiquer sur l'état de santé de l'organisme. "Une partie de la fusion a été mal vécue par le CNOUS, nous avons eu des difficultés l’année dernière avec les transmissions de dossiers", admet Sophie Béjean. "Tout n’est pas facile dans une fusion, c’est normal, certaines choses vont prendre encore du temps, notamment auprès des personnels", souligne-t-elle.
Objectif : renforcer l’attractivité de la France
Mais Campus France préfère, un an après cette fusion, se concentrer sur le positif. "L’un des chantiers importants aujourd’hui est le lancement, depuis l’année dernière, d’un réseau d’anciens boursiers internationaux accueillis en France, pour qu’ils promeuvent cette destination", explique Antoine Grassin, directeur général de Campus France. Animé par les ambassades locales avec des sites Internet dédiés et des annuaires, il a pour but de "participer à renforcer l’attractivité de la France".
Les Espaces Campus France, installés dans les ambassades de plus d’une centaine de pays, apportent dans la même logique leur aide et leurs conseils pour les étudiants intéressés par la France.
"Nous misons sur les pays émergents, notamment en Amérique latine, où Campus France est plus présent que ne l’était le CNOUS", affirme Antoine Grassin. Au Brésil, 4.672 étudiants avaient choisi la France l’année dernière.
En Asie, ils sont aussi de plus en plus nombreux sur les bancs des établissements d’enseignement supérieur français, avec près de 30.000 étudiants pour la Chine. "Il faut augmenter la qualité de l’accueil pour garder notre place en matière d’attractivité internationale des étudiants, c’est un secteur de plus en plus concurrentiel", constate Antoine Grassin. "Nous travaillons à mettre en œuvre un dispositif plus clair, un guichet unique sur les sites (établissements, Crous, collectivités régionales), nous devons jouer un rôle d’expert et de conseiller dans ce cadre", indique Sophie Béjean.
Nous misons sur les pays émergents, notamment en Amérique latine (A.Grassin)
Le changement de gouvernement apporte aussi une vague de fraîcheur à Campus France. "Nos actions se croisent avec les nouvelles orientations souhaitées par les ministres, notamment pour la réussite des étudiants", commente Antoine Grassin. En ce qui concerne l’importance de l’anglais, soulevée avec le débat sur la loi ESR, le directeur général de Campus France considère également que c’est "un instrument d’attractivité, sur notre site Internet nous présentons d’ailleurs un catalogue des cours en anglais".
Campus France a par ailleurs accordé cette année une couverture sociale aux étudiants syriens, alors que ce pays ne leur envoie plus de fonds. Un geste d'ouverture qui, au-delà de l'aspect social, participe aussi de la stratégie de l'organisme pour redorer son image, même si, reconnaît Sophie Béjean, "il reste encore du chemin à parcourir".