Un nouveau PIA (programme d’investissements d’avenir). Le commissaire général à l’investissement plaide pour un troisième plan à l’horizon 2017, qu’il évalue à une dizaine de milliards d’euros.
Il présentait les premiers chiffres des deux précédents PIA, le 9 mars 2015. Les trois quarts de l’enveloppe totale de 47 milliards d'euros sont engagés sur des projets : 28 milliards ont été contractualisés et 10,5 milliards ont été versés aux bénéficiaires. Deux programmes se sont succédé depuis le lancement du Grand Emprunt par Nicolas Sarkozy en 2009. Concernant l'enseignement supérieur, la seconde vague de sélection des Idex [Initiatives d'excellence] est en cours, avec une vingtaine de sites universitaires sur les rangs, pour un capital de 3,1 milliards d'euros.
Objectif : voter les crédits en 2016
"D’ici à 2017, nous aurons consommé 95% du PIA 2, explique le commissaire général. Vient la question d’un PIA 3. J’y suis très favorable. Aucune décision n’est prise, mais j’entends plutôt un écho favorable des autorités. J’ai bon espoir."
Et différents arguments à l'appui. "Les PIA 1 et 2 ont bien marché, souligne-t-il, citant en exemple le concours mondial d'innovation pour favoriser la naissance et la croissance de start-up. En France, on a trop tendance à remplacer une idée par une autre, au lieu de s’inscrire dans la durée." C’est également un dispositif qui a "traversé l’alternance [politique]" et qui est indispensable pour que "les investissements ne soient pas sacrifiés en temps de rigueur budgétaire".
Afin que cet éventuel PIA 3 soit opérationnel en 2017, les crédits devront être votés en 2016, d’où la nécessité d’ouvrir la réflexion cette année. "2015 sera consacrée aux bilans intermédiaires des PIA 1 et 2. Il faut également réfléchir aux évolutions nécessaires, principalement au niveau des secteurs concernés par les investissements d’avenir", prévoit Louis Schweitzer.
l'excellence pour ligne directrice
Pour le commissaire, la place du volet enseignement supérieur, recherche, éducation, formation doit rester très significative. Avec de nouvelles vagues d’Idex ou de Labex [Laboratoires d’excellence] en perspective ? Pas forcément. "Actuellement, le jury de l’Idex travaille dans l’hypothèse qu’il n’y aura pas d’autre Idex", indique-t-il.
La ligne directrice en revanche resterait la même. "Nous ne voulons pas basculer dans une logique d’aménagement du territoire, avec des critères autres que l’excellence", prévient Louis Schweitzer.
Quant aux frais d’environnement – soit la part des enveloppes des investissements d'avenir consacrée aux frais que supportent les établissements qui remportent un appel à projets [locaux, électricité, gestion administrative, etc.] – jugés souvent insuffisants par les universités, rien ne devrait bouger. "Ce taux est déjà passé de 4% à 8%, rappelle le commissaire général. Et il faut être conscient que ce qu’on donnerait en frais généraux aux universités, ce serait en moins pour les laboratoires."
Sur le volet Centres d'excellence, première enveloppe du programme des investissements d'avenir qui réunit les briques Opération Campus, Idex, Labex, Equipex, plusieurs bilans vont être menés dans les deux années qui viennent.
Tout d'abord, une "opération de suivi approfondi" aura lieu en 2015 auprès des Laboratoires d’excellence, a indiqué Jean-Pierre Korolitski, directeur du programme Centres d'excellence au CGI. Ces derniers vont être examiné par le jury qui les a sélectionnés initialement. En 2016, ce sera le tour des formations innovantes (Idefi) et des Idex du PIA 1 d'entrer en phase d'évaluation.
Quant au bilan que dresse le commissaire général sur ces actions, il est "très positif". "Quand on écoute Bordeaux, Strasbourg ou Marseille, au-delà de l’argent obtenu, on voit bien l’effet transformant. La fusion intervenue sur ces trois sites a été grandement facilitée par le PIA", estime-t-il.