Êtes-vous satisfait des annonces budgétaires faites par le ministère ?
Nous demandons vraiment à avoir confirmation de tout ce qui nous a été dit. Si tout cela s'avère vrai et que nous n'avons pas de mauvaises surprises – car malheureusement, avec les annonces budgétaires, nous avons souvent de mauvaises surprises –, alors nous pourrons nous déclarer satisfaits.
Il nous faut, dès à présent, travailler sur la décomposition – qui n'est pas encore faite – de ces sommes globales, pour voir ce qui reviendra effectivement aux établissements.
Que s'est-il passé, entre le moment où vous avez claqué la porte des négociations, menées dans le cadre de l'agenda social, et cette annonce budgétaire à la hausse ? Vous parliez alors d'un "déficit de financement grave" ?
À ce moment-là, nos informations laissaient entendre que le budget était mauvais. Or, il ne l'est pas tant que cela... Est-ce parce que nous avons claqué la porte que le budget est bon ? Ou bien est-ce parce qu'il est bon que nous revenons dans les négociations ? Je ne pourrais pas vous dire qui de l'œuf, qui de la poule...
Le ministère annonce que la hausse budgétaire permet de financer le gel des frais d'inscription. Qu'en pensez-vous ?
Nous avions dit au gouvernement que, s'il ne souhaitait pas augmenter les droits d'inscription, il devrait augmenter nos dotations. Nous sommes satisfaits de voir, pour une fois, le gouvernement en cohérence avec ses choix.
Il y a deux composantes du budget des universités : la dotation de l'État et les droits d'inscription. L'un dans l'autre, il faut que ce budget augmente d'un milliard d'euros pour que nous trouvions notre place dans la compétition mondiale.
Malgré tout, auriez-vous aimé que le gouvernement soit plus flexible sur ce sujet ?
C'est une question complexe. Il y a deux composantes principales dans le budget des universités : la dotation de l'État et les droits d'inscription. L'un dans l'autre, il faut que ce budget augmente d'un milliard d'euros pour que nos universités, les étudiants et la recherche trouvent leur place dans la compétition mondiale. 850 millions, c'est un début, qui compense largement la non-augmentation des droits d'inscription.
Le ministère a également annoncé une augmentation du point d'indice au 1er juillet 2016. Cela constitue-t-il un problème budgétaire pour les établissements ?
Pour l'année 2016, cela représente une enveloppe de 30 millions d'euros, auxquels s'ajoutent 5 millions d'euros liés à des revalorisations salariales autres. Cela entraînera une modification budgétaire. Nous verrons bien ce que les recteurs décideront, face à ces décisions budgétaires modificatives. S'ils les acceptent, nous serons compensés. S'ils les refusent, nous monterons au créneau.
2017 est une année d'élection présidentielle. Comment la CPU compte-t-elle peser dans le débat ?
Nous voulons donner des pistes aux politiques pour qu'ils puissent se déterminer en toute connaissance de cause. Par exemple, la loi qui interdit la sélection entre le premier et le deuxième cycle date d'un autre temps. Nous demandons à ce qu'il puisse y avoir une sélection entre ces deux cycles.
Par ailleurs, la formation continue fait partie des moyens pour améliorer nos recettes, nous devons pouvoir la développer. L'apprentissage est favorisé au niveau infra-bac, alors que les employeurs demandent des formations postbac, formations que nous ne pouvons pas financer... Nous mettrons ces pistes de travail sur la table, sous une forme qui reste à définir.