Satisfaits, mais pas rassurés. Le 31 janvier dernier, les membres du conseil d'administration de l'université d'Angers ont approuvé le plan de retour à l'équilibre présenté par le président Jean-Paul Saint-André et portant sur les trois prochaines années. Si le budget 2013 reste déficitaire à hauteur de 1,6 millions d'euros, l'objectif est clair: le retour à l'équilibre doit intervenir en 2015.
Cette avancée intervient après plusieurs semaines de mobilisation au sein de l'université. Mi-janvier, personnels et étudiants s'étaient réunis pour dénoncer la situation critique de leur établissement et le manque de réponse émanant du ministère de l'Enseignement supérieur. Après plusieurs rencontres et discussions, la situation semble donc être apaisée : l'université s'est engagée sur des économies supplémentaires pour 2013 à hauteur de 366.000 €. De son côté, l'Etat a accepté d'apporter une rallonge exceptionnelle de 350 000 €. Montant auquel s'ajoutent 200 000 € de l'agglomération angevine et une promesse d'aide faite par la Région, pour un montant de 700 000 €.
Gel des embauches
Pour réaliser ces économies, l'université gèle les embauches. Sur les 35 postes attribués par le ministère fin novembre, 24 seront utilisés pour la titularisation de personnels contractuels. « Quant aux 11 autres, ils ne seront pas octroyés, explique Jean-Paul Saint-André. C'est l'une des obligations émanant du ministère. Dans une université, la masse salariale représente 80% du budget. C'est donc la première variable d'ajustement. »
De son côté, le ministère confirme la création de 20 emplois d'enseignants et enseignants-chercheurs sur 2014-2016.
« L'une des universités les plus sous dotées de France »
Si Jean-Paul Saint-André se dit rassuré de la solution trouvée, il reste tout de même prudent. « Nous avions également demandé une rallonge exceptionnelle de 500.000 € pour financer les travaux de réfection des bâtiments de l'UFR de lettres, langues et sciences humaines. La situation y devient très préoccupante. » La vétusté du toit-terrasse permet à l'eau de s'infiltrer dans l'édifice. La subvention fournie par l'agglomération devrait servir aux premiers travaux.
Et puis, si la situation semble réglée pour 2013, c'est le long terme qui inquiète le Président. « Angers est l'une des universités les plus sous dotées de France. Toute diminution de la dotation, même infime a des conséquences immédiates sur notre fonctionnement. C'est un travail que nous devons mener avec le ministère, au cours des prochaines années. »
Prochaine étape pour l'université, le 21 février, date à laquelle elle devrait voter son budget.