Un accouchement douloureux mais finalement heureux : le conseil d'administration du PRES Université de Toulouse a adopté le projet Idex à l'unanimité de ses 25 membres, le 12 avril 2013. La semaine précédant cette réunion, les CA des universités et écoles s'étaient également prononcés positivement, à l'exception notable de Toulouse 2 – Le Mirail, le 9 avril. Ce qui a provoqué la stupeur dans la communauté universitaire régionale. Mais in fine, Jean-Michel Minovez ainsi que Valérie Visa-Ondarcuhu, respectivement président et vice-président de Toulouse 2, ont voté positivement au CA du PRES, contrairement à leur position du 9 avril.
Il reste maintenant à ce que la convention Idex et ses annexes soient contresignées par le Premier ministre, la ministre de l'Enseignement supérieur et de la Recherche et la directrice de l'ANR (Agence nationale de la recherche). Mais en tout état de cause, le projet toulousain devrait devenir lauréat d'une dotation de 750 millions d'euros, qui génèrera 25,6 millions d'euros d'intérêts par an.
En fait, le PRES va d'ores et déjà recevoir 122 millions d'euros étalés sur une période probatoire de quatre ans. Les programmes de recherche seront dotés de 92,6 millions d'euros dont 53,3 millions d'euros flêchés vers les 7 Labex toulousains, tandis que les actions destinées à la formation bénéficieront de 16,9 millions d'euros, dont 8 millions d'euros pour les 3 Idefi. Les relations internationales seront assez fortement dotées avec 3 millions d'euros tandis que le programme "Vie de campus" sera abondé de 3,8 millions d'euros.
Quant à l'UFT (Université fédérale de Toulouse), elle devrait être décrétée en 2014, à l'issue d'une nouvelle période de concertation visant à la rédaction de ses statuts.
Avec le vote négatif de son conseil d'administration, Toulouse 2 voulait faire passer un message, tout en ne bloquant pas le processus de l'Idex, d'où le revirement lors du CA du PRES. Explications.
"En votant dans un premier temps négativement, nous avons souhaité alerter le PRES et le ministère. En effet, le projet de loi ESR, en l'état, va permettre le rattachement de composantes et de laboratoires directement aux entités centrales, qui auront le statut d'université à part entière. La création de l'ESPÉ Midi-Pyrénées est un révélateur de cette problématique : cette école sera chapeautée par l'UFT en remplaçant l'IUFM actuellement dans le giron de Toulouse 2", explique Jean-Michel Minovez.
"Le rattachement d'une UFR ou d'un laboratoire sera possible dans l'absolu, mais semblerait difficile à mettre en œuvre sans l'accord de toutes les tutelles, via leurs conseils d'administration, y compris celui de la future université fédérale de Toulouse", tempère Marie-France Barthet, présidente du PRES-Université de Toulouse.
Mais les doutes exprimés par Jean-Michel Minovez et plusieurs syndicats reçoivent le soutien d'autres décideurs du site. "La souplesse du projet de loi peut être perçue en positif mais aussi en négatif, comme un risque d'aller trop loin, conduisant à un affaiblissement des universités", commente Olivier Simonin, président de l'INPT. Même constat pour Olivier Fourure, directeur de l'ISAE, qui fait part de sa "sympathie" à l'égard de la prise de position de M. Minovez : "Nous serons très attentifs à ce que la logique fédérale ne conduise pas à une dilution des compétences", souligne-t-il.