La disette budgétaire à l'université Toulouse 3 Paul-Sabatier s'incarne désormais dans le gel de 208 postes, pour l'essentiel en 2017 (104 postes à mettre en réserve) et 2018 (97 postes). "Nous devons confirmer cette hypothèse à l'issue de l'enquête IGAENR actuellement menée, sollicitée par le président de l'établissement, et dont les principaux résultats sont attendus avant notre CA du début juillet", explique Jean-François Mazoin, vice-président aux finances de l'université scientifique.
"Nous ne pouvons continuer à réduire nos budgets de fonctionnement, ni à puiser dans notre trésorerie pour compenser nos déficits. Nous risquons d'arriver assez rapidement à la cessation de paiement", résume t-il. Le déficit de l'université se creuse : de 1,8 million d'euros en 2015, il pourrait atteindre 5,5 millions d'euros cette année. En cause notamment, depuis le passage aux RCE, le GVT (glissement vieillesse-technicité) d'environ 2,2 millions d'euros, très important à Toulouse 3 mais faiblement compensé par l'État, s'accumule dans les comptes.
C'est notre capacité à accueillir les étudiants qui est mise en cause, alors que leur nombre augmente.
(J.-F. Mazoin)
une rationalisation budgétaire à l'étude
Pour l'heure, le fléchage de ces 200 postes n'est pas connu, mais il représenterait environ 7 % des 3.000 emplois permanents, les 1.500 postes contractuels n'étant pas concernés. De quoi affecter la qualité de la formation ? "Plus que cela, c'est notre capacité à accueillir les étudiants qui est mise en cause, alors que leur nombre augmente", alerte Jean-François Mazoin.
Dans ce contexte difficile, d'autres économies sont également entreprises : le nombre d'Ater a été divisé par deux cette année. Une rationalisation budgétaire est à l'étude, tandis que la croissance de l'activité de formation continue (10 millions d'euros), si elle se confirme, pourrait renforcer les ressources propres et venir atténuer le gel des emplois.