Pourquoi avez-vous ressenti le besoin de lancer cette déclaration de Nancy sur la communication scientifique ?
Le conseil scientifique du colloque Science and You a été un formidable moment d’échanges et de partages avec des collègues, chercheurs et praticiens de la communication scientifique venus du monde entier. Il est apparu que la communication scientifique était menacée. Au Canada, il y a une restriction des libertés académiques. Les scientifiques n’ont plus le droit de parler aux journalistes. En Inde, des journalistes scientifiques ont été abattus. Il fallait réagir.
La communication scientifique est menacée.
Et en France, quels sont les problèmes ?
En France, nous sommes soumis à une forte injonction de communication, mais plus pour favoriser des technosciences que pour améliorer la culture scientifique. Il est plus difficile de défendre une connaissance scientifique critique et libre, hors de toute propagande.
Le journalisme scientifique français est aussi en crise, les émissions scientifiques peinent à exister et les pages Sciences diminuent dans les journaux.
Il y a une limitation du journalisme d’investigation scientifique en France. Selon Martin Bauer, professeur à la London School of Economics, c’est le journalisme scientifique européen qui est en crise. Mais il existe beaucoup d’organismes de CSTI [Culture scientifique, technique et industrielle] qui font un travail éclairé, indépendant et très louable. Si nous avons voulu écrire ce texte, c’est pour se sentir plus libre de parole et de position sur ces thèmes.
"La Recherche, valorisation, financement : quelles stratégies adopter ? "
Le programme