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La COP21 revue et corrigée par Sciences po

Marie-Anne Nourry Publié le
La COP21 revue et corrigée par Sciences po
Théâtre Nanterre-Amandiers // ©  Paris Climat 2015: Make It Work
À l'approche de la 21e conférence sur le climat, qui se tiendra à Paris en décembre prochain, Sciences po a organisé une simulation des négociations au théâtre Nanterre-Amandiers, du 29 au 31 mai 2015. L'occasion de bousculer les modes de représentation pour déverrouiller le débat.

Faire en sorte que ça marche. Tel est le défi du grand jeu de rôle imaginé par Sciences po, qui s'est tenu du 29 au 31 mai 2015 au théâtre Nanterre-Amandiers, en amont de la véritable COP21 sur le changement climatique, qui rassemblera près de 40.000 personnes à Paris, du 30 novembre au 11 décembre 2015.

Impulsée par deux professeurs de l'institut parisien, Bruno Latour et Laurence Tubiana, l'initiative "Paris Climat 2015 : Make it Work" a mobilisé 200 étudiants, issus d'une vingtaine d'universités dans le monde, des chercheurs, des artistes. Et près de 1.500 visiteurs sont venus assister aux conférences, débats et projections organisés durant trois jours et une nuit.

Entre action politique et création artistique

Pour l'occasion, le théâtre des Amandiers s'est transformé en "théâtre des négociations". "Les élèves du programme d’expérimentation en art et politique de Sciences po ont conçu le dispositif, avec l'aide du théâtre lui-même, qui a fait appel au groupe d'artistes allemand Raumlabor pour la scénographie", détaille le philosophe Bruno Latour.

En sollicitant des artistes, des chercheurs et des étudiants, l'objectif de Sciences po était d'imaginer et d'expérimenter d’autres modes de représentation de la négociation climatique. Les participants ont été répartis pour une moitié dans des délégations de pays, pour l'autre dans des délégations d'entités non étatiques (représentants des tribus indigènes, des forêts, des déserts...). "Nous voulons sortir du système bloqué des discussions diplomatiques qui ne portent que sur les États", explique Bruno Latour.

200 étudiants participants

et après ?

Principal enseignement à tirer de ce jeu de rôle grandeur nature, selon le philosophe : la représentation seule des États-nations ne suffit pas pour résoudre les questions climatiques. "Des alternatives sont envisageables bien que le partage de souveraineté pose des problèmes légaux énormes."

S'il est plus facile de convaincre 200 étudiants dans un théâtre que 180 États-nations à la vraie conférence sur le climat, Sciences po compte néanmoins sur Laurence Tubiana, nommée représentante spéciale du gouvernement à la COP21, pour tenter de bouger les lignes.

Marie-Anne Nourry | Publié le