"Pour dynamiser la politique d'enseignement supérieur et de recherche des villes de taille moyenne de notre région, nous avons souhaité agréger l'ensemble des pouvoirs publics et socio-économiques y concourant, dans une démarche 'bottom-up', explique Nicole Belloubet, première vice-présidente de la Région Midi-Pyrénées. Autrement dit, nous voulons que ce soient les territoires concernés, qui, dans une concertation large, fassent émerger les besoins. Autant de projets à formaliser dans le cadre de contrats pluriannuels prévus entre 2012 et 2015."
Depuis l'été 2012, les villes d'Auch, de Cahors, Castres-Mazamet et Millau-Saint-Affrique ont signé un contrat. Six autres sites devraient suivre dans le courant du premier trimestre 2013 : Albi, Figeac, Foix, Montauban, Rodez et Tarbes. Leurs effectifs estudiantins sont assez contrastés : si Tarbes compte 5.500 étudiants, Millau n'en recense que 310. Toulouse, qui rassemble 100.000 étudiants sur les 120.000 de Midi-Pyrénées, fera également l'objet d'un contrat "ambitieux", indique la Région.
Celle-ci a consacré 165 M€ à l'ESR au titre du CPER 2007-2013. Une manne complétée cette année, par 14 M€ fléchés sur les bourses et allocations pour les doctorants et postdoctorants, les petits équipements de recherche.
Tous les domaines d'intervention de la Région et des collectivités locales sont mis à plat dans ces contrats : immobilier et équipements pour la vie étudiante, bourses de thèses et allocations postdoctorales, équipements et plates-formes pour les laboratoires... En matière de formation, "les collectivités locales voudraient avoir leurs masters, observe Bruno Sire, président de l'université Toulouse 1-Capitole, mais j'y suis opposé s'ils ne sont pas adossés à des laboratoires".
De larges instances de concertation
"Pour mettre en œuvre cette démarche, des instances de concertation locale ont été mises en place. Un comité de pilotage rassemble les responsables politiques des différentes institutions”, précise Brigitte Pradin, chargée de mission pour le PRES Université de Toulouse, le pôle toulousain qui a signé une convention avec la Région afin d'installer un "Conseil des sites" consultatif, et coordonner cette politique.
Les groupes de travail locaux sont composés naturellement par les responsables des établissements d'enseignement supérieur, du rectorat et des lycées, des organismes de recherche, des collectivités locales, mais aussi des acteurs socio-économiques (agences de développement économique, chambres des métiers, CCI, entreprises...). "Nous avons mis en place un réseau et un maillage dynamique qui ont permis à chacun des acteurs de se connaître : un vrai changement ici", témoigne Maryse Segond, directrice adjointe de l'IUT de l'université Paul-Sabatier et coanimatrice du contrat de site d'Auch.
Des projets à voter après la signature des contrats
Ces contrats pluriannuels constituent un cadre stratégique mais n'obligent pas leurs cosignataires à les mettre en œuvre "ipso facto". En effet, les différents projets et mesures qui y sont présentés resteront à finaliser puis à être soumis au vote des instances délibératives concernées. Notons également que l'État ne s'engage pas formellement dans ces conventions.
Explication : la création de nouvelles formations sous statut scolaire et étudiant est soumise à l'agenda de procédures nationales. Même problématique concernant plusieurs actions de la Région : bourses doctorales, contrats labos-entreprises, plates-formes technologiques des lycées, ouverture de sections d'apprentissage...
Dans ces domaines toutefois, l'élaboration de projets dans le cadre de ces contrats de site "constituera un élément d'appréciation prioritaire" pour la Région.
