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De plus en plus d'établissements proposent à leurs étudiants de passer un certificat d'orthographe

Sophie de Tarlé Publié le
De plus en plus d'établissements proposent à leurs étudiants de passer un certificat d'orthographe
L'ESEO a rendu obligatoire le certificat Voltaire // © 
Alors que l’orthographe reste un critère de recrutement, les entreprises s'alarment régulièrement du niveau des jeunes diplômés. Face aux lacunes de leurs étudiants, de plus en plus d'établissements leur proposent de passer le certificat Voltaire, créé sur le même modèle que les tests de langue.

Conçu comme un programme informatique visant à progresser en orthographe, le Projet Voltaire comporte un certificat qui permet de valider l’état de ses compétences, sur le même modèle que le TOEFL. Depuis sa création en 2008, 1,3 million de personnes ont utilisé le programme et 18.000 passé le certificat. Désormais, 500 écoles et universités le proposent à leurs étudiants et cinq l’ont rendu obligatoire pour l’obtention de leur diplôme : l'Eseo (Ecole supérieure d’électronique de l’ouest), l'Eisti (Ecole internationale des sciences du traitement de l'information), l'Ecam Lyon, l'ISCPA et Sup de Co Montpellier.

L'application mémorise chacune des fautes

A l'origine de ce certificat, non pas un instituteur, mais Pascal Hostachy, un informaticien expert en intelligence artificielle, fondateur, en 2005, de la société Woonoz, spécialisée dans les programmes informatiques d’apprentissage. C’est en écoutant les griefs des entreprises que Pascal Hostachy a l’idée de créer un logiciel dédié à l’orthographe.

Fort de l’expérience d'applications conçues notamment pour le secteur médical, l’équipe se met au travail, aidée de Bruno Dewaele, agrégé de lettres et champion du monde d’orthographe. L’originalité de ce programme disponible sur ordinateur, smartphone et tablette, est que l’application mémorise chacune des fautes commises par l'utilisateur afin d’adapter les futures questions.  L'utilisateur va recommencer, tant que la règle n’est pas complètement acquise.

Si un étudiant rate une embauche à cause de l’orthographe, cela devient notre problème (J.Charruault)

"Aux personnes qui nous disent que ce n’est pas notre métier d’apprendre l’orthographe à nos étudiants, je leur réponds que dans la mesure où des diplômés ratent une embauche, ou qu’un ingénieur manque un appel d’offre à cause de l’orthographe, cela devient notre problème", explique Jacky Charruault, le directeur de l’Eseo. Et d’ajouter : "un ingénieur ne doit pas être seulement un bon technicien : avec les e-mails et le développement de la vente en ligne, la qualité de l’expression écrite a pris une grande importance".

Et quand on demande à Pascal Hostachy, s’il ne participe pas, en développant le Projet Voltaire, à la privatisation de l’enseignement, ce fils d’institutrice et d’un carreleur répond simplement : "dans un monde qui tournerait rond, le Projet Voltaire n’existerait pas, s’il existe, c’est que l’apprentissage de l’orthographe n’a pas été correctement acquis à l’école primaire".

Le Projet Voltaire en bref
Date de création : 2008
Société : Woonoz.
Fondateur : Pascal Hostachy, avec François Paret et Fabrice Cohen.
Lieu où passer l’épreuve : 100 centres d’examen en France.
Entraînement : 39,60 € pour un particulier.
Certificat Voltaire : 60 euros.
Tarifs dégressifs pour les universités, écoles et lycées.

Sophie de Tarlé | Publié le