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Les présidents d’université craignent la fin du contrôle continu

Camille Stromboni Publié le
Les présidents d’université craignent la fin du contrôle continu
Sylvie Lecherbonnier // © 
Les présidents d’université défendent le contrôle continu, sans rattrapages. Suite à une décision du tribunal administratif condamnant l’université de Strasbourg face à l’Unef, la CPU (Conférence des présidents d'université) a adopté une motion, le 27 mars 2014, demandant une mise en cohérence juridique. Car si le ministère préconise le développement de ce mode d’évaluation des étudiants, des risques de poursuites judiciaires planent sur les universités.

"La CPU (Conférence des présidents d’université) souhaite une modification des textes afin que les établissements puissent continuer à pratiquer l’évaluation continue intégrale, au profit des étudiants". Dans une position adoptée fin mars 2014, les présidents d’université soulèvent les signaux contradictoires auxquels ils sont confrontés.

Le contrôle continu et les rattrapages

Si différents textes, et la politique ministérielle, les encouragent à développer ce mode de contrôle des étudiants, ils ne sont pas protégés de poursuites en justice. L’université de Strasbourg a ainsi été condamnée debut 2014, en première instance.

Opposée à l'Unef, l'établissement, qui a développé le contrôle continu dans ses licences, a été jugé fautif de ne pas avoir organisé de session de rattrapage. Celle-ci a en effet été considérée par le tribunal administratif comme "obligatoire", "quel que soit le mode de contrôle des aptitudes et connaissances retenu", c'est-à-dire continu ou terminal (voir le 5e "considérant" de l'arrêt).

Renoncer au contrôle continu ?

Une vision contre laquelle s'élève la CPU. "Il y a une contradiction sémantique dans la position du juge administratif de Strasbourg de parler de contrôle continu intégral et d'imposer, dans le même temps, une session de rattrapage qui correspond à l'organisation d'un examen terminal", estiment les présidents.

"Si une session de rattrapage est imposée, les adhérents de la CPU devront donc renoncer à pratiquer le plus largement possible le contrôle continu et, a fortiori, à en généraliser la mise en œuvre sous la forme d’une évaluation continue intégrale", écrivent-ils.

Ce qui serait contradictoire avec la volonté ministérielle de voir ce mode d'évaluation ... se développer !

Des parcours inscrits dans les visas des diplômes
Les présidents d'université se sont également exprimés fin mars 2014 à propos des nouvelles nomenclatures de licence, licence professionnelle et master. La CPU "demande la publication d'une circulaire qui garantisse  l’indication de l’intitulé du parcours-type dans les visas des diplômes".

Jusqu'ici, le cadre national des formations prévoyait la possibilité d'inscrire ces parcours dans les visas.

Outre les mentions, réduites par exemple à 45 en licence, les parcours demeurent librement déterminés par les universités. Plusieurs milliers sont proposés sur APB en 2014. Ce qui rend la simplification des intitulés des formations toute relative.

Voir la position de la CPU

Camille Stromboni | Publié le