C’est une affaire gênante, qui devient plus coûteuse que prévu pour Lyon 2. En juin 2013, l’université avait été contrainte de s’expliquer sur ses liens effectifs avec l’I2M Sup de Co, une école de commerce privée de Pointe-à-Pitre, qui se prévalait de délivrer d’une convention avec Lyon 2.
Alain Girod, le directeur de l’ICOM (Institut de la communication), donnait des cours sur place, sans l’aval de l’université. Lyon 2 était alors fort embarrassée d’admettre qu’elle avait déjà délivré des diplômes aux étudiants guadeloupéens sans aucun partenariat officiel.
Qu’allait-on faire de la promotion 2012-2013, à savoir une cinquantaine d’étudiants en licence 3 et master 1 ? Furieux, le président de l’université lyonnaise avait alors promis que ceux-ci devraient se déplacer à Lyon en septembre, aux frais de l’I2M, afin de passer les examens.
Mais pendant l’été, l’école de Pointe-à-Pitre a fait l’objet d’une liquidation judiciaire. Le rectorat de la Guadeloupe a proposé de mettre des locaux à disposition pour organiser les épreuves, du 9 au 13 septembre. Au final, c’est Lyon 2 qui règle l’addition : les frais de transport et de séjour pour cinq de ses enseignants, chargés d’évaluer les étudiants à Pointe-à Pitre.
Depuis fin août, un administrateur provisoire remplace Alain Girod dont le mandat s’achevait à la tête de l’ICOM. Ce dernier est passible de sanctions, en fonction des conclusions de l’enquête interne, promises le 24 septembre. Lyon 2 a, par ailleurs, effectué un signalement auprès du procureur de la Guadeloupe.
Que les étudiants réussissent ou non leurs examens, leur sort reste incertain : d’une part, leur école n’existe plus. D’autre part, Lyon 2 a certes dépêché un jury sur l’île, mais ne se prononce pas sur la possibilité de leur permettre de poursuivre un cursus officiel au sein de l’ICOM.