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L’IAE de Paris en passe de quitter Paris 1 pour Dauphine

Jessica Gourdon Publié le
L’IAE de Paris en passe de quitter Paris 1 pour Dauphine
L. Batsch, C. Pochet, JC. Colliard // © 

Ce n’est pas tous les jours qu’une composante universitaire décide de changer de rattachement. C’est pourtant le projet de la directrice de l’IAE (institut d’administration des entreprises) de Paris 1 Christine Pochet , qui a annoncé mardi 23 mars 2010 sa volonté de se placer dans le giron de Dauphine. Les deux institutions discutent actuellement des modalités de ce rapprochement, avant de le soumettre à leurs conseils respectifs.

A terme, ces deux poids lourds de la gestion disposeraient d’une force de frappe indéniable, avec 11 000 étudiants et 400 enseignants-chercheurs travaillant dans un même champ. De quoi se proclamer « la plus importante faculté de management de France », comme l’affirme Laurent Batsch , président de Dauphine. De quoi aussi aider l’IAE à décrocher les accréditations internationales, dont il est actuellement privé.

Conflit autour du PRES

Pour l’IAE, d’autres motifs plus conjoncturels ont également pesé dans la balance. A commencer par la décision de Paris 1 de créer un PRES (pôle de recherche et d’enseignement supérieur) avec l’ESCP Europe et le Cnam : des institutions en concurrence frontale avec l’IAE en matière de formation continue, sa principale activité. Enfin, ce revirement est la conséquence de l’échec de la fusion entre l’IAE et l’UFR d’économie-gestion de Paris 1, envisagé depuis plusieurs années. « Nous n’avons pas réussi à nous entendre sur un projet commun, notamment car certains collègues souhaitent remettre en cause notre autonomie », regrette Christine Pochet.

La décision est maintenant entre les mains du ministère de l’Enseignement supérieur, qui peut modifier par décret le rattachement de l’IAE. Un rendez-vous est d’ailleurs prévu cette semaine entre Christine Pochet, Laurent Batsch et le directeur général de l’Enseignement supérieur, Patrick Hetzel.

Quant à Jean-Claude Colliard , le président de Paris 1, ses marges de manœuvres sont limitées. Il se dit tout de même « extrêmement surpris », et ne cache pas son scepticisme. « J’ai du mal à comprendre. Ce n’est pas en se mettant dans une structure comme Dauphine que l’IAE gardera son autonomie. Et puis, je crois que l’histoire du PRES n’est qu’un prétexte. Mais on ne retient pas de force quelqu’un qui veut partir », lâche-t-il. Si l’IAE obtient un feu vert du ministère, il lui restera à trouver de nouveaux locaux. Ironie du sort : le bâtiment de 4 000 m2 qu’il occupe dans le 5ème arrondissement venait tout juste d’être acheté, au 1er janvier 2010, par Paris 1. Un geste qui n'aura pas suffit à la réconciliation.

Jessica Gourdon | Publié le