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Lobbying anti-Fioraso : une pétition lancée pour un "vrai changement"

Camille Stromboni Publié le
Un certain nombre d’universitaires montent au créneau pour demander un "réel changement" de politique en matière d'enseignement supérieur et de recherche. A quelques jours de la nomination d'un éventuel secrétaire d’Etat, chacun tente de faire entendre sa voix.

Les détracteurs de la politique de Geneviève Fioraso à l’Enseignement supérieur et à la Recherche sont à la manœuvre, à quelques jours de la nomination d'un éventuel secrétaire d’Etat ou ministre délégué à l’ESR.

Cette dernière semble largement pressentie à cette fonction, depuis les quelques mots de Benoît Hamon en fin de cérémonie de passation de pouvoir – un "à bientôt" très appuyé à l’égard de l’intéressée. D’autres noms circulent tout de même, d’après Lexpress.fr, comme celui d’Isabelle This Saint-Jean, vice-présidente Enseignement supérieur et Recherche au conseil régional d’Ile-de-France ou encore celui du député de l’Essonne, Thierry Mandon.

Dans ce calendrier bien particulier, une petition a été lancée le 4 avril 2014 par un groupe d’universitaires engagés, notamment Pascale Laborier, professeure de science politique (université Paris Ouest Nanterre) et Frédéric Sawicki, professeur dans la même discipline à l’université Paris 1. Elle réunissait en fin de journée 700 signatures (1).

"Nous, membres de la communauté universitaire et scientifique, avons été étonné-e-s par la lecture de l’article paru sur le site du Monde ce 2 avril 2014 sur la politique 'consensuelle' menée par Madame la ministre Geneviève Fioraso. La situation est si grave que quelques exemples glanés ces derniers mois suffisent pour prendre la mesure du désastre de la poursuite de la LRU (loi relative aux libertés et responsabilités des universités) par le gouvernement Ayrault", écrivent-ils.

"Nous voulons faire entendre le ras-le-bol de la communauté universitaire et défendre une réorientation de la politique menée", résume le professeur de la Sorbonne.

Nous voulons faire entendre le ras-le-bol de la communauté universitaire et défendre une réorientation de la politique menée (F.Sawicki)

"Nous ne roulons pas derrière un candidat ou un autre, assure-t-il également. Mais le changement auquel nous appelons est impossible avec Geneviève Fioraso. Nous sommes bien conscients que les restrictions budgétaires que subissent les universités et la recherche sont de la responsabilité de l’ensemble du gouvernement, mais la méthode de Geneviève Fioraso, l’absence de concertation et de dialogue, ainsi que son équipe d'anciens présidents d'université défendant une vision managériale de l'université, posent problème. La relation de confiance ne s’est pas établie, elle ne s’établira jamais. Nous avons besoin de quelqu'un qui connaisse l'université".

Dans cette période de lobbying, l'Unef et ses réseaux essaieraient de leur côté de faire pencher la balance du côté de Geneviève Fioraso, d'après certains observateurs. Ce que dément le syndicat étudiant. "Je vais vous décevoir mais l'Unef n'a aucune préférence. Ce qui nous importe, c'est la politique qui va être menée", affirme son président William Martinet.

Fin du suspense dans les jours qui viennent.

Camille Stromboni | Publié le