Préparation au long cours, séance de coaching ou de mise en image... Les établissements ont rivalisé d'imagination pour amener leurs étudiants vers la finale de "Ma thèse en 180 secondes". Un engagement des établissements qui a payé : en 2015, le concours français a rassemblé 300 candidats, soit deux fois plus que l'an passé.
Trois lauréats français tentent leur chance le 1er octobre dans le grand amphithéâtre de la Sorbonne : Alexandre Artaud, de l'université Grenoble Alpes, Rachida Brahim, d'Aix-Marseille université, et Grégory Pacini, de Sorbonne Paris Cité.
Plus de participants, mais les carrières de la recherche en bénéficient-elles ? Difficile à dire, répondent en chœur les trois universités "finalistes", le nombre d'étudiants poursuivant en thèse étant relativement stable.
Alors qu'à Grenoble Alpes et Aix-Marseille, le nombre de doctorants atteint environ 3.700 étudiants, la Comue Sorbonne Paris Cité, avec ses 6.000 doctorants, cherche plutôt à "attirer les meilleurs doctorants que plus de jeunes vers la recherche", explique Samuel Bottani, directeur du centre de formation des doctorants.
Pour Didier Georges directeur du collège doctoral de la Comue grenobloise, "il faudra attendre encore quelques années avant de voir d'éventuelles retombées" de ce concours, lancé en France en 2013.
dépasser le cercle académique
Plus qu'attirer les jeunes vers la recherche, c'est le regard de la société civile et du monde socio-économique sur le doctorat qui peut évoluer, estiment les universités. À Grenoble, 330 personnes ont assisté à la finale régionale, assure Didier Georges, dont 70 non issues du cercle académique directement intéressé.
Le 1er octobre, 700 personnes ont prévu d'assister à la finale internationale qui se tiendra dans le grand amphithéâtre de la Sorbonne.
"L'ouverture au grand public est un moyen de mettre un coup de projecteur sur le doctorat et d'évacuer les clichés qui circulent sur la recherche", souligne le directeur du collège doctoral de la Comue Grenoble Alpes.
L'ouverture du concours au grand public est un moyen d'évacuer les clichés qui circulent sur la recherche.
(Didier Georges)
Samuel Bottani, directeur du centre de formation des doctorants à Sorbonne Paris Cité, compte, lui, sur ce dispositif fortement médiatisé pour "rehausser l'image du doctorat à l'égard du grand public et peut être même vis-à-vis des entreprises".
Un intérêt croissant comme le confirme Denis Bertin à Aix-Marseille. "À l'occasion du forum universités-entreprises, les Doctoriales, nous avions invité les lauréats du concours régional pour raconter leurs expériences du concours. Un vrai échange s'est noué avec l'assemblée et les représentants du monde socio-économique présents dans la salle", se souvient-il. Trois petites minutes qui pourraient peser sur les négociations entre le Medef et les universités sur la reconnaissance dans les conventions collectives du doctorat...
Concours international francophone initié en 2012 au Québec (Canada) par l'Association francophone pour le savoir, "Ma thèse en 180 secondes" propose aux doctorants de présenter leur sujet de recherche en français à l'attention du grand public, avec pour seul support une unique diapositive, le tout en trois minutes chrono ! Il a été organisé en France pour la première fois en 2013 par le CNRS et la CPU.
La finale internationale rassemble seize doctorants venus de huit pays différents jeudi 1er octobre 2015 dans le grand amphithéâtre de la Sorbonne à Paris. Le jury du concours sera présidé par le mathématicien Cédric Villani, médaille Fields 2010.