En 2013, le premier candidat à l’ECN, l'examen classant national, préalable au choix de spécialité et de lieu de formation des étudiants en médecine, qui a choisi la médecine générale s'est classé 49e sur 8.001. Sur les 3.799 postes de généralistes disponibles, seulement 168 sont restés vacants, contre 251 en 2012 (soit 4,4%). Quelques autres postes n'ont pas trouvé preneurs en médecine du travail, en santé publique et en psychiatrie. Comme les années précédentes, les postes en spécialités médicales et en spécialités chirurgicales ont très vite été pourvus par les mieux classés.
Le CESP à la rescousse
Comment changer la donne ? Dans sa feuille de route, Marisol Touraine a annoncé des changements concernant l’ECN qui doit déjà être informatisé en 2016.
Fondé sur "une évaluation des compétences acquises", celui-ci doit "être repensé afin d’assurer une meilleure adéquation de la formation des médecins aux besoins du pays et des territoires". La réflexion sur ses évolutions débutera fin 2013.
En attendant, la ministre mise déjà sur des mesures incitatives pour aller dans ce sens. Parmi elles, le CESP (Contrat d’engagement de service public), créé en 2010. La ministre prévoit la signature de 1.500 contrats de ce type d'ici à 2017. Le principe : les étudiants bénéficient d'une allocation mensuelle de 1.200 € brut pendant leur formation, dès la deuxième année s'ils le souhaitent. En contrepartie, ils s'engagent, à la fin de leurs études, à exercer leur métier dans une zone en manque de médecins. La durée d'engagement est égale au nombre d'années durant lequel l'allocation a été perçue.
Les futurs médecins sont parfois réticents face à une installation contrainte (S.Aubert)
Trop de CESP proposés en médecine générale
En 2013, 83 postes d’internat en médecine étaient à pourvoir dans ce cadre. À la fin de la procédure de choix en ligne, le 20 septembre 2013, 26 postes (soit 31%) n'avaient pas trouvé preneurs. Certes, le ministère en propose plus qu’il n’en faut pour permettre un choix plus étendu de lieu d’exercice. Néanmoins, le premier bilan du CESP montrait un engouement relatif des étudiants en médecine pour le contrat.
"Les futurs médecins sont parfois réticents face à une installation contrainte", explique Serge Aubert, chef de l’unité des concours médicaux du CNG (Centre national de gestion). D’autre part, l’ANEMF (Association nationale des étudiants en médecine de France) souligne le manque de diversité dans les spécialités proposées. En 2013, 85% des CESP correspondaient à des postes en médecine générale. C’est moins qu’en 2012 (93,5%) mais encore trop pour attirer des candidats en quête d’une spécialité auxquels ils ne pourraient pas accéder via la procédure d’affectation classique.