L’espace est vide comme une salle de classe quand l’école est finie. Imagine K-12 (qui signifie "du Kindergarten au 12e grade", l’équivalent de la maternelle à la terminale) vient tout juste d’emménager dans ses nouveaux locaux, un vaste plateau au rez-de-chaussée d’un immeuble de bureaux. Nous sommes à Mountain View, Californie, au cœur de la Silicon Valley. Ici, les créateurs de start-up peuvent écrire leurs idées et leurs équations sur les murs peints de vinyle coloré.
Depuis 2011, 53 sociétés ont fait leurs premiers pas grâce aux investissements de Imagine K-12, et à son programme d’aide à l’envol des jeunes pousses, soit 100.000 dollars, du coaching, du conseil et un espace de travail. Pour en bénéficier, “il faut que le produit soit solide et réponde à un critère : celui d’apporter un changement positif à l’éducation”, résume Geoff Ralston, ingénieur et l’un des fondateurs de la start-up.
Ce modèle unique d’incubateur, plus proche de Y-combinator apparu il y a une dizaine d’années dans la Silicon Valley, se voue entièrement à l’edtech, le secteur qui attire désormais énormément de capitaux en Amérique. 2013 fut une année record en terme d’investissement dans les start-up liées à l’éducation numérique : 739 millions de dollars (540 millions d’euros environ), soit 38 % de plus qu’en 2012.
C’est par les établissements et les enseignants que va passer le changement dont a besoin notre système éducatif (G. Ralston)
Les succès de Imagine K-12 sont déclinés aujourd’hui en produits utilisés par des milliers d’établissements primaires et secondaires à travers le monde. Des outils d’aide au comportement en classe, comme “Class Dojo”, du matériel éducatif comme ”Tap to Learn” qui développe des applications éducatives sur iPhone ou iPad, ou “Educreations”, un logiciel de création de tutoriels communautaires.
“Parmi les produits développés par les start-up qui ont résidé chez nous, on trouve aussi des outils d’aide à l’administration, des logiciels de filtrage de contenu par exemple”, précise Geoff Ralston. “Nous écoutons les besoins et les retours des établissements scolaires et des enseignants, c’est par eux que va passer le changement dont a besoin notre système éducatif. D’autant plus qu’ils font partie de la génération numérique.”
Geoff Ralston a un discours encore plus humaniste et l’intuition de tenir à portée de clic les outils qui vont changer le monde. “Un milliard d’écoliers sont scolarisés dans le primaire et le secondaire à travers le monde. Seulement 20 % d’entre eux sont éduqués à leur plein potentiel. La technologie permet d’avoir un impact massif.”
À en juger par le nombre de start-up qui se consacrent désormais au domaine de l’éducation numérique, beaucoup d’investisseurs ont trouvé leur juste cause.
Du 26 au 31 octobre 2014, EducPros organise un voyage d'étude dans la Silicon Valley, en Californie. L'objectif : mettre en relation les universités et les grandes écoles françaises avec les hauts centres de recherche et d’innovation de la Silicon Valley.
Au programme : visite des universités de Berkeley et Stanford, rencontre avec les fondateurs de MOOC (Khan Academy, Coursera) et des représentants d'entreprises emblématiques comme Google, Mozilla ou LinkedIn...
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